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Quand les robots veulent se rendre utiles

Chez les robots aussi, le made in France est à la mode. Nao, le petit humanoïde (58 cm) d'Aldebaran Robotics a été vendu à 2.000 exemplaires, en grande majorité à l'étranger (85 %), essentiellement au Japon et aux Etats-Unis. Conçu par la PME française comme une plate-forme de recherche, il va bientôt être rejoint par Roméo. Tête ronde d'un enfant, 1,43 mètre pour 40 kilos, cet autre robot humanoïde doit être lancé dans le courant de l'été.

Une arrivée très attendue, alors que vient de se tenir à Lyon le Salon Innorobo, qui est un peu la « fashion week » de la robotique : une centaine d'exposants venus du monde entier et au moins autant de robots. Les machines à l'image de l'homme voisineront avec des robots moins ludiques, mais tout aussi -voire plus- utiles.

Si beaucoup de laboratoires mettent au point « leur » robot, le marché, lui, se cherche encore malgré des prévisions alléchantes. De 2009 à 2020, il devrait passer de 13,5 milliards à 100 milliards de dollars, selon l'International Federation of Robotics, et serait dominé à 85 % par la robotique de service, les 15 % restants étant dédiés à la robotique industrielle. Pour l'heure, on est loin du compte, les engins professionnels, civils et militaires (inspection en milieu hostile, démolition, nettoyage...) ayant généré en 2010 un chiffre d'affaires mondial de 3,2 milliards de dollars (+ 15 %)  et de 538 millions de dollars (+ 39 %) pour les robots de service personnels (assistance, domotique, éducation...). Cela, alors que les prévisions font état pour ces derniers de 35 milliards de dollars en 2025, selon la Japan Robotics Association.

Aujourd'hui, le problème ne vient pas tant de l'offre que de la demande : un robot, oui, mais pour quoi faire ? A mesure que les machines arrivent à maturité, leur avenir se dessine davantage autour de leurs fonctions que de leur look. A Nice, l'Inria utilise un mannequin, Charlie, pour mettre au point un prototype de robot conçu pour les personnes à mobilité réduite. Installée dans un laboratoire-appartement, cette plate-forme expérimentale est surmontée de câbles et de poulies. Il s'agit d'un « robot parallèle à câbles », capable d'extraire une personne de son lit, de l'installer sur un siège ou de la soutenir dans un harnais pour ses déplacements à l'intérieur de la maison. Actuellement en phase d'homologation, il ne devrait pas être commercialisé avant plusieurs années.

D'autres domaines, comme la rééducation physique, voient également une demande émerger. A la frontière du civil et du militaire, l'exosquelette est une structure extérieure au corps, qui offre de nombreuses possibilités y compris celle de porter de lourdes charges. Hercule, qui sera produit à partir de 2015, sera fabriqué par une PME de l'Yonne, RB3D. Doté d'une centrale inertielle, il doit aider les soldats, les pompiers ou les secouristes à porter leurs équipements.

La vraie percée, ce sont les robots domestiques, dont les ventes en 2010 ont atteint 369 millions de dollars. D'ailleurs, les aspirateurs robots (3,4 % du marché français en volume, 9,8 % en valeur) constituent avec 71 500 exemplaires vendus en 2011 le créneau le plus dynamique de l'électroménager en France. D'autres produits arrivent sur le marché, comme le robot tondeuse à gazon ou le laveur de carreaux. Dommage, toutefois, que ce segment soit tenu par des marques américaine (iRobot) ou coréennes (Samsung et LG). Pour ce type de robots, les entreprises françaises brillent par leur absence.

Les Echos

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