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Un procédé qui transforme les déchets liquides en eau

Innoveox dévoile au grand jour sa technologie de rupture avec une première unité industrielle, située à Arthez-de-Béarn, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Il s'agit d'une solution de traitement des déchets liquides et autres effluents industriels, grâce à une technologie d'oxydation hydrothermale supercritique. Détruisant la quasi-totalité des déchets (99,99 %) en moins d'une minute, le procédé restitue une eau propre et l'industriel peut récupérer les métaux et les minéraux résiduels. Cette technologie concrétise les travaux réalisés dans les années 1990 par François Cansell, directeur de recherche au CNRS, qui est aujourd'hui directeur général de l'Institut polytechnique de Bordeaux et président du comité scientifique d'Innoveox. Cette approche est plus écologique et plus compétitive que les solutions classiques de traitement, comme l'incinération.

La plate-forme de démonstration présentée par Innoveox près de Pau est un véritable laboratoire industriel tourné vers les prospects. L'unité dispose d'une petite capacité de traitement de 100 litres par heure qui servira à tester les effluents de potentiels clients. Constitué d'un réacteur associé à diverses options industrielles, le site permettra aussi de travailler sur la conception des futures unités commerciales de la société.

Comment fonctionne la technologie d'oxydation hydrothermale supercritique ? "Comme dans une cocotte minute ! Vous mettez les liquides sous une pression à 221 bars, avec une chaleur supérieure à 374 degrés. A cette température et sous ses conditions de pression, les liquides ne sont plus tout à fait liquides, et pas encore des gaz. À ce moment, nous injectons de l'oxygène, qui va venir oxyder directement toute la matière organique et la détruire. A la sortie ne reste que de l'eau, et les métaux et minéraux sont récupérés très facilement", explique Jean-Christophe Lépine.

Tous les déchets liquides, effluents et boues industrielles peuvent être traités, même les plus dangereux (pesticides, pyralène, huiles et solvants usagés, déchets pétroliers ou corrosifs, réfractaires, voire explosifs). La combustion de la matière organique est "froide" et ne produit que de l'eau et de l'énergie. Le bilan carbone est présenté comme neutre. En début de processus, un préchauffage est nécessaire, mais ensuite, le système de chaleur fonctionne en boucle fermée grâce à un échangeur thermique.

La Tribune

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  • Stéphane

    5/07/2011

    Bonjour,

    Cette technique est déjà utilisée dans le domaine du traitement des boues de station d'épuration.

    En ce qui concerne la production exclusive d'eau et de chaleur, je pense que l'article oubli la production à minima de CO2, sinon, ce cher Lavoisier doit s'en retourner dans sa tombe en cherchant le carbone disparu. Il y a certainement un traitement des gaz important à mettre en place.

    Bilan carbone neutre ? Hummmm.... La production de l'oxygène introduit dans le système est elle bien prise en compte ? Pas sur, l'auteur aura certainement voulu signaler que le système ne nécessite pas de combustible fossile pour son fonctionnement, mais on est là bien loin d'un véritable bilan carbone.

    Cordialement

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