L'enfer est souvent pavé de bonnes intentions ! Plusieurs bénévoles américains qui avaient accepté de mettre en ligne leur ADN sur Internet en ont fait l'amère expérience.
Tout avait pourtant bien commencé avec le lancement d'une étude baptisée Projet 1 000 Genomes, visant à collecter les données génétiques de personnes du monde entier afin de les mettre en ligne, à disposition des biologistes pour une utilisation à des strictes fins de recherche médicale.
Mais un chercheur a réussi à identifier cinq personnes choisies au hasard parmi les 1092 volontaires qui avaient accepté de mettre en ligne leur ADN. Encore plus fort, il a également réussi à identifier les membres des familles de ces cinq personnes. Ce chercheur a ensuite publié son "exploit" mais sans toutefois rendre public le nom des personnes identifiées.
Le pire, c'est que cette identification n'a pas été très compliquée à réaliser. En comparant judicieusement certaines données précises concernant des fragments d’ADN et renseignant sur l'âge, le sexe et l'origine géographique de la personne, le scientifique a pu facilement, en exploitant les ressources du Web, retrouver l'identité de ces malheureux donneurs.
Mais à toute chose malheur est bon et, à la suite de ce scandale largement relayé par les medias, l’institut national de santé américain a décidé d’effacer certaines informations concernant les bénévoles de l’étude pour rendre leur identification, sinon impossible, du moins beaucoup plus difficile.
Il ya quelques semaines, nous avions publié un article intitulé "Etablir le portrait robot d'un suspect à partir d'un fragment d'ADN" dans lequel nous relations les recherches de la firme américaine VisiGen qui a mis au point un puce à ADN capable, à partir de minuscules fragments d'ADN, de prédire la couleur des yeux et des cheveux du porteur. Cette nouvelle affaire montre à quel point les technologies d'identification génétique évoluent rapidement et rendent nécessaires des mesures juridiques spécifiques de protection de la vie privée et de l'anonymat.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash