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Prévention : trois cibles pour sauver près de 100 millions de vies en 2040

Chaque année, les maladies non transmissibles mais pouvant être prévenues (majoritairement des affections cardiovasculaires) sont responsables d’environ 38 millions de décès dans le monde. De ce total, près de la moitié (40 %) concernent des personnes âgées de moins de 70 ans et 80 % des personnes décédées prématurément vivaient dans un pays à revenus faibles ou moyens (PRFM).

En théorie, la prévention peut sauver de très nombreuses vies, mais une grande partie de la population mondiale n’y a pas accès. Une étude a tenté de mesurer l’impact, sur la mortalité globale, de trois méthodes de prévention relativement faciles à mettre en œuvre : traiter au moins 70 % des cas d’hypertension artérielle, supprimer la consommation d’acides gras ajoutés, et réduire de 30 % celle de sodium, en comparaison avec les chiffres 2015.

« Ces trois mesures efficaces pourraient sauver presque 100 millions de vies d’ici 25 ans. Les efforts nationaux et internationaux pour mettre en place ces mesures devraient être un objectif phare des programmes de prévention des maladies cardiovasculaires », selon l'auteur de l’étude, Vasilis Kontis (Imperial College London).

Les auteurs ont effectué une analyse combinée d’enquêtes de population incluant la pression artérielle moyenne ainsi que la consommation de sel et d’acides gras trans, mais aussi les données sur le pays de résidence, l’âge et le sexe des participants. Ils ont également tenu compte des données régionales sur la couverture par antihypertenseurs, le taux de mortalité pour cause définie, et sur des projections pour la période 2015-2040.

Le travail s’est appuyé aussi sur les plus récentes méta-analyses d’études épidémiologiques pour en déduire la réduction du risque relatif que chaque type de prévention pouvait générer. Il en ressort que l’effet combiné des trois interventions préventives étudiées permettrait théoriquement de prévenir 94,3 millions de décès prématurés en 2040 (IC 95% : 85,7 – 102,7), la réduction du nombre de maladies cardiovasculaires (surtout la cardiopathie ischémique et l’AVC) comptant pour plus de 90 % dans cette amélioration.

Ce nombre important de vies épargnées correspondrait à environ 7,7 % de l’ensemble des décès pour cause de maladie non transmissible. Le seul traitement de 70 % des cas d’HTA serait déjà en mesure d’éviter 39,4 millions de décès précoces (35,9 – 43,0), tandis que la réduction de 30 % de la consommation sodique permettrait d’épargner 40,0 millions de décès prématurés (35,1 – 44,6) et que l’élimination des acides gras trans en éviterait encore 14,8 millions (14,7 – 15,0). L’effet de l’ensemble de ces mesures préventives serait le plus marqué en région sub-saharienne.

Dans les pays à revenus faibles ou moyens, 31,5 % des adultes sont hypertendus, mais ils sont seulement 29 % à être traités et 7,7 % à avoir une pression artérielle sous contrôle. Une étude du Kaiser Permanente (Etats-Unis) a pourtant montré qu’il était possible d’atteindre le niveau des 90 % de contrôle. Au Canada, une approche similaire a d’ailleurs permis d’obtenir les 70 % suggérés dans l’étude.

Quant au sodium, l’OMS recommande de ne pas dépasser une consommation quotidienne de 2 g, soit 5 g de sel, alors qu’elle s’élève en moyenne à 9-12 g par jour. Cet excès de consommation est important, dans la mesure où il est responsable d’environ 2,3 millions de décès chaque année dans le monde. A titre d’illustration, la Salt Initiative a contribué à réduire de 15 % la consommation de sel au Royaume-Uni entre 2003 et 2011, entraînant une baisse de 3 mm Hg de la pression systolique moyenne. L’OMS se fixe pour objectif la réduction de 30 % de cette consommation d’ici à 2025. Quant à l’ajout d’acides gras trans dans l’alimentation, dont la part énergétique varie entre 0,6 et 6,5 % selon les pays, l’Organisation espère qu’un terme pourra y être mis d’ici 2023.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Circulation

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