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Les premiers neutrinos détectés à l'observatoire de Sudbury

L'observatoire de Sudbury (Ontario), une installation unique au monde, a commencé à détecter ses premiers neutrinos, ces particules insaisissables qui pourraient nous aider à comprendre la structure et l'avenir de l'univers. Les neutrinos sont des particules innombrables et infiniment petites qui traversent les corps sans les modifier. L'observatoire, inauguré en avril 1998 en présence du physicien britannique Stephen Hawking, est installé à 2.000 mètres sous terre, dans la mine la plus profonde d'Amérique du Nord, la mine Creighton de la société INCO, afin d'être protégé des rayons cosmiques et autres interférences. Son objectif est de détecter les neutrinos qui viennent frapper la Terre, et notamment ceux qui sont originaires du Soleil, où ils sont produits par les réactions de fusion intervenant à l'intérieur de cette gigantesque étoile. Depuis la mise en service du détecteur le mois dernier, les scientifiques ont pu recenser 10 à 20 fois par jour des signaux portant la signature énergétique typique des neutrinos. "C'est très encourageant", a estimé un des physiciens, Jacques Farine, qui a souligné le faible niveau des interférences causées par les autres particules. Le défi pour les chercheurs canadiens, britanniques et américains qui sont à l'origine du projet était de parvenir à capter l'effet des neutrinos quand ils rencontrent une autre particule. Pour favoriser cette rencontre, ils ont construit un détecteur composé d'une immense sphère remplie de 1.000 tonnes d'eau lourde. L'eau lourde comporte des atomes d'hydrogène dont le noyau est doté d'un neutron supplémentaire, ce qui les rend particulièrement sensibles au choc des neutrinos. En juin 1998, les chercheurs de l'observatoire de neutrinos de Kamioka (Japon) avaient annoncé avoir établi qu'au moins un type de neutrinos avait effectivement une masse. Si cette découverte était confirmée pour les autres variétés de neutrinos, elle permettrait d'éclaircir l'un des principaux mystères de notre univers. Les étoiles et les galaxies visibles ne représentent environ que 10% de la masse totale estimée de l'univers. S'il est établi que les neutrinos ont une masse, ils pourraient constituer une large part des 90% restant, désignés comme la masse manquante de l'univers. Dans ce cas, les neutrinos seraient la matière dominante de l'univers et, sous l'effet de leur gravité, l'univers pourrait voir son expansion ralentie et même, éventuellement, se rétracter. Selon M. Farine, il faudra "à peu près un an" d'analyses avant de pouvoir établir des conclusions déterminantes pour notre compréhension de l'univers.

AFP http://www.actualinfo.com/

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