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Première électrochimiothérapie française sur une tumeur du foie inopérable

Des chercheurs de l'hôpital Tenon (AP-HP, Paris), ont réalisé la première opération française par électrochimiothérapie. Elle a été réalisée avec succès sur une grave tumeur au foie. Le Professeur Cornelis a réalisé fin 2018 cette intervention sur un patient dont le cancer du rein avait métastasé au niveau du foie, et qui ne répondait à aucun autre traitement.

L'électrochimiothérapie combine la stimulation électrique et l'administration d'une chimiothérapie. L'idée est d'insérer de longues aiguilles fines dans la tumeur par voie percutanée (en passant à travers la peau, sans ouvrir le corps du patient) guidées par l'imagerie, puis d'appliquer des impulsions électriques de quelques microsecondes qui déstabiliseront la membrane des cellules et la forceront à y ouvrir des pores : c'est l'électroporation.

Une chimiothérapie spécifique, la bléomycine, est alors administrée. Jusqu'à présent négligée dans la prise en charge de la plupart des cancers en raison de son incapacité à pénétrer les cellules dont la membrane est intacte, la bléomycine est ici un produit de choix. Injectée en intraveineuse, elle ne pénètre que les cellules de la zone touchée par l'électroporation, entraînant de manière ciblée des dommages au niveau de l'ADN que seules les cellules saines sauront réparer.

L'autre avantage de cette technique réside dans le fait qu'elle n'abîme pas les tissus de soutien, puisqu'il n'y a pas d'émission de chaleur ou de froid. "La difficulté de cette nouvelle technique est de bien insérer les aiguilles, en se guidant grâce au scanner et à l'échographie", explique le Professeur Cornelis. Au départ, cette technique n'a d'ailleurs été utilisée que pour traiter les cancers de la peau, faciles à visualiser et atteindre.

Cette difficulté explique que la technique ne soit pas née plus tôt, puisqu'elle nécessite la rencontre de plusieurs bonds technologiques, autant au niveau de la conception des aiguilles que du matériel d'imagerie permettant de les placer avec la précision nécessaire.

L'électrochimiothérapie, si son efficacité est confirmée sur d'autres patients, est une technique très prometteuse qui pourrait même, à terme, être préférée aux autres chez la plupart des patients. L’acquisition prochaine d’un scanner ultra-performant dédié à l’oncologie interventionnelle à l’hôpital Tenon AP-HP permettra de réaliser ces actes d'oncologie interventionnelle avec un degré de précision encore plus important. 

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

APHP

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