RTFlash

Edito : Pour gagner la bataille de la compétitivité mondiale, nous devons investir d'avantage dans les TIC

Dans mon éditorial du 3 octobre dernier (voir http://www.tregouet.org/lettres/rtflashtxt.asp?theLettre=290#Lettre), j'écrivais que notre pays mettait beaucoup trop de temps pour se plonger dans ce bain de la modernité. M'appuyant sur plusieurs études récentes de l'OCDE, je soulignais le retard pris par notre Pays dans la mise en place et l'utilisation des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC). Le dernier rapport de Mc Kinsey montre en effet que la France, qui avait presque retrouvé le niveau de productivité des Etats-Unis en 1995, est de nouveau en train de se faire distancer. Non seulement le nombre d'heures travaillées régresse dans notre Pays, alors qu'il augmente aux Etats-Unis, mais la productivité horaire augmente dorénavant davantage de l'autre côté de l'Atlantique (+ 2 % par an) qu'en France (+1,1 %). Un autre rapport récent de l'OCDE montre que les 2 % d'écart dans la croissance annuelle du PNB entre l'Europe et les USA s'expliquent pratiquement intégralement par la présence des secteurs des Nouvelles Technologies. Ce lien entre compétitivité et investissements dans les TIC vient encore d'être confirmé par la Commission Européenne dan son rapport annuel sur la compétitivité intitulé "Accélérer le redémarrage de l'économie européenne grâce aux nouvelles technologies de l'information", (http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guesten.ksh?), Cette étude est riche d'enseignements et confirme pleinement ce lien entre la compétitivité des entreprises et leurs investissements dans les technologies de l'information et de la communication. Ce rapport montre clairement que les entreprises atteignant une croissance de productivité élevée sont celles qui combinent ces investissements et des améliorations organisationnelles. La différence cumulée Etats-Unis - Europe en matière de croissance de la productivité entre 1995 et 2002 est de neuf points de pourcentage, lorsqu'elle est mesurée par personne employée, et de 4,5 points lorsqu'elle est mesurée par heures travaillées. Le rapport de la Commission met cet écart sur le compte du type d'investissements que chaque zone a contractés ; tandis que l'Europe a plus misé sur les types traditionnels d'investissements en capital, les Etats-Unis ont massivement investi dans les TIC. Le Commissaire européen en charge des nouvelles technologies, Erkki Liikanen a donc préconisé « Des réformes structurelles permettant d'investir davantage dans le secteur de l'innovation et de l'éducation ainsi que la poursuite de la diffusion des nouvelles technologies essentielles pour que la croissance de l'emploi et de la productivité atteigne le niveau fixé lors du sommet de Lisbonne. » Le rapport souligne toutefois que l'Europe a réduit de moitié l'écart avec les Etats-Unis sur les dépenses en matière de TIC depuis 1996. La Commission Européenne conclut donc sur la nécessité pour les entreprises de l'Union Européenne d'accélérer et d'approfondir l'innovation organisationnelle afin de tirer parti des avantages de l'investissement dans les TIC. Si nous voulons que la France et l'Europe restent dans la compétition économique mondiale et ne se fassent pas définitivement distancer par les Etats Unis, nous devons donc favoriser les investissements publics et privés dans le domaine des TIC, qui sont devenus le moteur de la productivité et de la compétitivité. Mais simultanément nous devons également, pour exploiter pleinement toutes les potentialités de ces nouvelles technologies de l'information, modifier profondément nos conceptions du travail et de l'entreprise et abandonner nos organisations pyramidales et hiérarchisées pour des structures "horizontales" en réseaux, plus souples, plus réactives, plus autonomes et aptes à conquérir les nouveaux marchés immatériels de l'économie cognitive.

René TRÉGOUËT

Sénateur du Rhône

Noter cet article :

 

Recommander cet article :

back-to-top