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Pollution de la Méditerranée : « inquiétante » dit un rapport sénatorial

Surpêche, résidus de médicaments, déchets de matières plastiques, polluants organiques…, la Méditerranée va très mal, explique un rapport présenté par le sénateur Roland Courteau. D’après lui, le « point de non-retour » n’est pas loin.

C’est plus un réquisitoire qu’un rapport. Présenté récemment au Sénat par Roland Courteau, sénateur de l’Aude, le texte de l’Office parlementaire des choix scientifiques et techniques (OPECST) détaille sur 300 pages tous les maux qui rongent la Méditerranée, cette mer presque fermée dont l’eau met un siècle à sortir. Une synthèse de quatre pages de ce rapport, intitulé La pollution de la Méditerranée : état et perspectives à l'horizon 2030, est disponible sur le site du Sénat.

Les faits mis en lumière sont connus mais leur juxtaposition donne un état de santé inquiétant de mare nostrum (notre mer), comme disaient les Romains de l’Antiquité. Les symptômes sont multiples mais la cause première est bien sûr la croissance de la population dans les pays riverains, de 285 millions à 427 millions d’habitants entre 1970 et 2000, selon le rapport, avec « 14 % d’augmentation pour les pays de la rive nord et 101 % pour les pays des rives est et sud ». Et cette croissance est aggravée par l’urbanisation grandissante mais aussi par la littoralisation, c’est-à-dire l’augmentation des populations vivant près de la côte, passées sur la même période de 96 à 145 millions.

  • Coopération internationale indispensable

La Méditerranée a ainsi vu grossir le flux de molécules chimiques, de matières organiques, de déchets de matières plastiques, de bateaux de pêche et d’espèces invasives. Les hydrocarbures sont pointés du doigt mais aussi les nitrates, les phosphates, les métaux lourds, les pesticides, les polluants de toutes sortes et même les produits pharmacologiques, une « pollution émergente » selon le rapport, qui souligne qu’il faudrait « 50 millions d’années pour tester individuellement chacune des molécules connues ».

Les stations d’épuration sont à l’évidence en nombre insuffisant. Dans les pays au nord de la Méditerranée, « seules 11 % des villes de plus de 10.000 habitants n’ont pas de réseaux d’épuration ; au sud ce pourcentage atteint 44 % ». Plus généralement, les politiques et les moyens divergent très largement entre les pays du pourtour méditerranéen et, expliquent ces sénateurs, c’est à ce niveau qu’il faut agir et le rapport propose une liste de mesures. Par exemple, pour la lutte contre la pollution ou pour la recherche océanographique, des coopérations doivent être mises en place. Il faut s’organiser pour réduire les rejets d’hydrocarbures.

Futura-Sciences

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