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Percer le mystère du cancer du sein triple négatif

Selon une étude portant sur un échantillon de 580 femmes souffrant d’un cancer du sein triple négatif, menée par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), le dépistage du récepteur de la prolactine chez les patientes atteintes d’un cancer du sein pourrait améliorer leur pronostic et leur éviter des traitements invasifs. L’étude révèle que la présence du récepteur de la prolactine prolonge la vie des patientes et que l’hormone de la lactation, appelée prolactine, peut diminuer l’agressivité des cellules cancéreuses en limitant leur capacité à se diviser et à former de nouvelles tumeurs.

Un cancer triple négatif est une forme de cancer où l’on ne trouve aucun récepteur des œstrogènes, aucun récepteur de la progestérone et aucune trace du HER2. « Ce type de cancer du sein est le plus agressif et il est très difficile à traiter », explique la Dre Suhad Ali, chercheuse du Programme de recherche sur le cancer à l’IR-CUSM et principale auteure de cette étude.

Elle précise : « Bien que les traitements et les pronostics des patientes souffrant d’un cancer du sein se soient améliorés dans les dernières décennies de manière générale, il n’en va pas de même pour les femmes atteintes d’un cancer triple négatif – les possibilités de traitement ciblé qui s’offrent à elles sont encore limitées, impliquent souvent une chimiothérapie invasive et s’accompagnent d’un pronostic médiocre. »

Il existe en effet de multiples formes de la maladie, et leur développement n’est pas le même chez tous les patients, ce que les chercheurs ne comprennent pas encore totalement. Pourtant, l’équipe de la Dre Ali pourrait bien avoir trouvé la clé de ce mystère. Ils ont découvert que l’expression du récepteur de la prolactine dans les tumeurs mammaires était associée à une forme moins agressive de la maladie et à un pronostic nettement plus favorable.

En outre, à l’aide d’un modèle animal préclinique, ils ont constaté qu’en l’absence de récepteur de la prolactine, les cellules tumorales étaient non seulement plus agressives, mais également plus prolifératives et invasives, comparativement à celles exprimant le récepteur de la prolactine. « Les résultats suggèrent que le dépistage du récepteur de la prolactine permettrait de savoir quels patients pourraient bénéficier d’un traitement à la prolactine. Ce traitement pourrait aussi être combiné avec une chimiothérapie moins agressive », explique la Dre Ali. « Nous y voyons une approche révolutionnaire pour la mise au point de nouveaux traitements contre le cancer du sein », conclut-elle.

Ces conclusions vont dans le sens des études antérieures qui indiquent que la prolactine a un effet suppresseur sur le cancer du sein. « Nos recherches semblent confirmer que l’allaitement maternel n’est pas seulement bénéfique pour le nourrisson, mais également pour la mère. L’allaitement constituant une façon naturelle de produire de la prolactine à très fortes doses, il réduirait donc le risque pour une femme de développer un cancer du sein », affirme la Dre Ali.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Mc Gill

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