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Des particules lourdes contre les cancers

Avec la chirurgie et la chimiothérapie, la radiothérapie est la troisième arme fatale couramment utilisée pour détruire les tumeurs. Elle utilise classiquement pour cela les rayons X, très efficaces contre les cellules tumorales, mais qui présentent certains inconvénients que nous détaille le Professeur Hannoun-Levi (département de radiothérapie oncologique, centre Antoine Lacassagne à Nice) : « Si l'on parvient de mieux en mieux à cibler les tissus malades, le problème est l'atteinte des tissus environnants ; les rayons émis, une fois qu'ils ont traversé la tumeur, vont continuer à progresser dans les tissus jusqu'à épuisement de leur énergie.

Ce dépôt d'énergie au-delà des zones à traiter peut avoir des effets délétères. » L'avantage de l'hadronthérapie, comparé à la radiothérapie conventionnelle, est lié au type de particules qu'elle utilise : des neutrons, des ions lourds - essentiellement des ions carbone - et surtout des protons (on parle alors de protonthérapie). « Les protons libèrent leur énergie à la profondeur souhaitée, là où se situe le tissu malade à atteindre ; ensuite, l'énergie chute brutalement. »

Les tissus sains environnants sont ainsi épargnés. Si la radiothérapie conventionnelle reste la technique de référence pour la majorité des cancers, « l'hadronthérapie trouve sa pleine utilité lorsque les tissus entourant la tumeur sont particulièrement à risque », précise le Professeur Hannoun-Levi. C'est le cas des cancers qui se développent à proximité de la moelle épinière et des mélanomes de la choroïde (cancer de l'œil). « Un malade sur dix dans le monde est traité pour ce type de tumeurs à Nice et Orsay, qui sont les deux seuls centres français de protonthérapie. »

Les cancers qui touchent l'enfant figurent également parmi les indications. « Là, l'enjeu est de limiter le risque de cancer dit radio-induit. Les doses d'énergie déposées autour de la zone à traiter peuvent en effet faire le lit d'un cancer à une distance de 10, 15 voire 30 ans de l'irradiation initiale. »Si, avec le cyclotron actuel, seules les tumeurs superficielles peuvent être traitées, « d'ici à 2014, annonce le Professeur Hannoun-Levi, Nice sera équipée d'un nouvel accélérateur, beaucoup plus puissant qui permettra de traiter aussi les tumeurs profondes. »

Var Matin

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