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Le parc français pourrait compter un million de voitures électriques d'ici à 2020

Gérard Voisin, député UMP de Saône-et-Loire, est « convaincu de l'arrivée en masse prochaine du véhicule électrique », selon un rapport sur le sujet qu'il vient de déposer au nom de la commission des affaires européennes.

Pour lui, il n'est pas impossible que la France compte un parc d'un million de voitures électriques dans seulement dix ans, sur une flotte totale de 37 millions de véhicules en circulation. « Tout dépendra si l'on parvient à sortir de la deuxième voiture familiale, et des seuls véhicules réservés aux flottes , commente le député, qui exerçait dans le passé la profession de garagiste. On va bientôt sortir des simples véhicules gadget, pour aller vers des berlines de 4 à 5 places, spécialement conçues pour l'électrique ».

A l'inverse des nombreux « électrosceptiques », qui mettent en avant le coût de ces futurs véhicules et leurs problèmes d'autonomie, Gérard Voisin se dit lui nettement optimiste. A condition toutefois de balayer quelques obstacles préalables. Par exemple la Commission européenne, « dont l'action est décevante car trop lente » et risque de miner un déploiement rapide des voitures zéro émission. Elle ne semble pas favorable aux incitations fiscales à l'achat poussées par tel ou tel Etat. « Tout cela au nom de la neutralité technologique. Bruxelles ne veut pas privilégier telle ou telle filière », déplore l'auteur du rapport.

Autre obstacle pour le gouvernement français et pour les nombreux élus locaux qui commencent à s'impliquer sur ces sujets : trouver le bon réseau de bornes de recharge, sans dilapider les moyens financiers. « Une borne de recharge rapide sur la voie publique, cela coûte 20.000 à 25.000 euros », avertit le député, qui préférerait un encouragement au déploiement des prises dites lentes, au bureau ou à domicile.

« Comme le montre le cas de Berlin où nous nous sommes rendus, 95% des recharges se font la nuit et à la maison ». L'utilisation du véhicule électrique « doit rester simple et peu coûteuse. Je conteste absolument l'idée que la recharge des véhicules à domicile doive obligatoirement passer par des bornes dédiées », dit-il.

L'incertitude porte donc davantage sur "la chronologie" que sur l'arrivée des véhicules électriques, selon M. Voisin, qui juge que le développement sera "très progressif entre 2010 et 2020"."Dans un premier temps, si nous voulons que le véhicule se développe, il est nécessaire que le particulier puisse se brancher sans coût particulier sur son installation et bénéficier en France du tarif heures creuses", écrit M. Voisin dans son rapport.

Dans ce contexte, M. Voisin considère que le déploiement de bornes de recharge rapide, permettant de charger la batterie en trente minutes, "doit être limité".Il estime aussi qu'en usage interurbain, cette technologie "n'a que peu d'intérêt" comparé au système d'échange de batterie qui prend trois minutes.

M. Voisin estime aussi que l'accès de certains centres-villes "pourrait être réservé aux véhicules électriques ou gratuit" pour ces derniers. Dans son rapport, Gérard Voisin a également répondu aux "détracteurs" des voitures vertes qui expriment leur opposition au déploiement de véhicules qui pourrait poser des problèmes de saturation de réseaux électriques : "En outre, l'électricité produite la nuit est en partie perdue, faute de capacité de stockage, son utilisation par les véhicules électriques éviterait ce gaspillage ».

Rapport Voisin

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