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Une nouvelle vague d’hydroliennes

Tout au nord de l’Ecosse, là où confluent les eaux agitées de l’océan Atlantique et de la mer du Nord, se trouve un chapelet de soixante-dix îles, pour la plupart inhabitées, appelées les Orcades. Soumises à de puissantes marées, ces îles ont été choisies par le Centre européen de l’énergie marine comme premier laboratoire au monde pour l’exploitation d’une source d’énergie renouvelable : l’énergie marémotrice, dont le développement stagne depuis des années. Si les nouvelles turbines résistent à la violence des courants écossais, elles pourraient enfin nous permettre de contrôler l’une des sources d’énergie renouvelable les plus prometteuses. Les équipements doivent résister à l’environnement agité des fonds océaniques, où les possibilités de réparation sont limitées. Bon nombre de sociétés misent donc sur la robustesse, tandis que d’autres cherchent à concevoir des turbines facilement récupérables en cas de problème.

Le principal inconvénient de cette source d’énergie est la rareté des courants suffisamment puissants. Des tentatives ont été faites afin d’exploiter les courants marins de faible profondeur, mais ces derniers sont incompatibles avec la plupart des turbines actuelles, qui ont besoin d’au moins 20 mètres de fond pour fonctionner.

La société Pulse Tidal, installée à Sheffield, au Royaume-Uni, a mis au point une turbine composée de deux axes sur lesquels sont fixées deux ailes immergées. Le courant marin fait osciller les ailes et leur mouvement entraîne un générateur. Contrairement à la plupart des turbines [rondes], ce dispositif a la forme d’un rectangle bas, ce qui lui permet de fonctionner même en eaux peu profondes. D’autres entreprises essaient de concevoir des turbines capables de capter l’énergie de courants moins puissants, ce qui n’est pas une mince affaire : la moindre baisse de vitesse du courant peut compromettre la rentabilité des turbines sous-marines.

Minesto, une société créée par le constructeur automobile suédois Saab, propose un système permettant à ses installations de se maintenir à contre-courant : la turbine est fixée à une sorte de cerf-volant sous-marin, lui-même ancré dans le plancher océanique grâce à un câble qui permet également d’acheminer l’énergie produite. Ce câble est relié à un système de contrôle mécanique permettant d’orienter le cerf-volant. A l’instar du vent, le courant marin permet de faire “voler” le cerf-volant. La turbine se met alors à tourner à contre-courant, ce qui augmente la vitesse de l’eau qui passe à travers [et ainsi l’énergie récupérée]. D’après Minesto, cette technique permet d’augmenter la puissance du courant et de multiplier par dix la production d’énergie.

Plus un courant est faible et plus son exploitation peut être intéressante et rentable. “Je pense qu’une vitesse de courant de 1 à 1,5 m/s est suffisante”, explique Gareth Davies, d’Aquatera, un cabinet de conseil sur l’environnement installé à Stromness, en Ecosse, qui travaille avec plusieurs entreprises spécialisées dans l’énergie marémotrice. Une étude réalisée pour la Commission européenne estime que les 106 sites maritimes répertoriés en Europe où les vitesses de courant sont supérieures à 1,5 m/s pourraient générer 12 000 mégawatts d’électricité, l’équivalent de 12 centrales électriques conventionnelles.

Courrier International

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