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Un nouveau médicament efficace contre le lupus

Dans la lutte contre le lupus, déroutante maladie auto immune, l'étude pivot internationale de phase III du Lupuzor vient de s'achever avec des résultats positifs : ce candidat-médicament a été efficace pour 68,8 % des patients ayant suivi la phase d'essai jusqu'au bout. Le Lupuzor est le premier traitement spécifique non immunosuppresseur contre le lupus, une maladie auto-immune handicapante qui touche 5 millions de personnes dans le monde. Ce médicament a été découvert par l'équipe de Sylviane Muller, chercheuse CNRS alors au Laboratoire d'immunopathologie et chimie thérapeutique du CNRS à Strasbourg.

Débutée en décembre 2015 aux Etats-Unis, l'étude-pivot internationale de phase III du Lupuzor a été étendue ensuite en Europe et menée sur 202 patients répartis en deux groupes : le premier s'est vu administrer le Lupuzor, tandis que le deuxième recevait un placebo. L'ensemble des patients recevait également d'autres médicaments comme des stéroïdes, des antipaludéens, du méthotrexate, etc.

Parmi eux, 153 ont mené l'essai clinique à son terme. Malgré ce nombre relativement limité, cette phase d'essai a permis de démontrer l'efficacité du peptide découvert par Sylviane Muller, chercheuse au CNRS : le Lupuzor, associé aux traitements de fond, s'est montré efficace pour 68,8 % des patients qui le recevaient. A noter que 59,2 % des patients recevant le placebo et les traitements de fond ont également réagi positivement, un taux particulièrement élevé.

Le Lupuzor s'avère donc au moins aussi efficace que le seul traitement existant à ce jour. Mais contrairement à celui-ci, le Lupuzor n'est pas immunodépresseur, il ne diminue pas les défenses immunitaires des patients : la phase III a confirmé son innocuité exceptionnelle, aucun effet indésirable grave n'ayant été signalé.

Autre résultat encourageant : le Lupuzor a démontré un taux de réponse de 61,5 % pour les patients possédant des autoanticorps anti-dsDNA (un biomarqueur reconnu pour le lupus érythémateux systémique), contre 47,3 % avec le placebo. De plus, 7,6 % des patients du groupe LupuzorTM ayant des anti-dsDNA positifs sont entrés en rémission complète (anti-dsDNA absents et absence de signes cliniques), ce qui n'a été le cas d'aucun patient du groupe placebo.

Enfin, ces résultats renforcent l'intérêt potentiel de ce candidat-médicament dans le traitement d'autres maladies auto-immunes comme le syndrome de Sjögren (maladie des yeux secs) ou la maladie de Crohn (une maladie auto-immune à l'origine d'une inflammation chronique de l'intestin).

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

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