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Les neurotrophines : futurs outils thérapeutiques ?
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Il est à présent démontré que des déficits en neurotrophines (comme le BDNF, Brain-derived neurotrophic factor, facteur neurotrophique issu du cerveau) peuvent contribuer à la physiopathologie de diverses affections psychiatriques (dépressions, troubles bipolaires, schizophrénie…), de certaines maladies neurodégénératives (Alzheimer, Huntington, Parkinson) et de certaines formes d'addictions à l'alcool ou aux drogues. S'appuyant sur cette découverte, les chercheurs tentent maintenant de mieux évaluer le rôle du BDNF dans le déclenchement de ces maladies et sa possible utilisation comme nouvel outil thérapeutique.
Polypeptide essentiel pour la croissance, la différenciation et la survie des neurones, ce facteur neurotrophique concourt aussi à la plasticité synaptique et agit avec des récepteurs de la famille protéine-tyrosine-kinase (TrkB). Prescrire du BDNF pourrait constituer une démarche simple, mais ce nouveau médicament serait alors dégradé par les enzymes digestifs (lors d’une prise par voie orale) ou arrêté par la barrière hémato-encéphalique (en cas de délivrance systémique). Et l’apport direct du produit in situ (via le LCR) semble également exclu, vu le caractère invasif de cette approche.
Une autre perspective thérapeutique serait d’envisager l’administration de BDNF par thérapie génique, mais on ne maîtrise ni le niveau de sa production sur le long terme, ni la spécificité de son impact cellulaire. Autre possibilité : recourir à des médicaments eux-mêmes susceptibles d’augmenter la production de BDNF endogène (cela semble être le cas avec les antidépresseurs et les ampakines). Une autre stratégie s’inspire des rétro-régulations, communes en endocrinologie.
On pourrait activer la voie BDNF-TrkB par l’intervention d’une substance simulant les propriétés du facteur neurotrophique naturel. Un tel médicament (BDNF-mimétique) pourrait se lier au récepteur TrkB afin de déclencher l’activation des stimuli en aval de cette voie (trigger activation of the downstream signaling pathway). Pour les chercheurs, le défi consiste donc à identifier de petites molécules pouvant se lier aux récepteurs du type TrkB pour activer la production endogène de neurotrophines, et en particulier du BDNF. Selon l’auteur, il s’agit là d’un « outil viable » pour affiner nos connaissances sur la physiologie et la physiopathologie des processus neurotrophiques. Et cette voie de recherches « nouvelle et passionnante » conduira sans doute vers des stratégies thérapeutiques inédites dans une grande variété de troubles neuropsychiatriques.
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