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Les mémoires Flash envahissent l'électronique

Un ordinateur qui s'allume aussi vite qu'un téléviseur. Nombre d'utilisateurs, en particulier ceux qui ont des modèles portables, rêvent de ce confort que l'informatique leur a toujours refusé. Les responsables de ces longues minutes d'attente : les mémoires utilisées par le système d'exploitation (SDRAM) qui oublient tout lorsqu'elles ne sont plus alimentées par le courant électrique. La solution pourrait venir des mémoires Flash qui, elles, conservent l'information en toutes circonstances. Mais elles souffraient, jusqu'à présent, de plusieurs défauts : manque de capacité, vitesse trop faible et prix trop élevé. D'ici à 2005, cette situation pourrait changer, affirme Spansion, l'un des principaux fabricants mondiaux de mémoires Flash (avec Intel, Samsung et Toshiba). "Nous travaillons sur des modèles fonctionnant à 133 et 266 MHz", indique Bertrand Cambou, PDG de cette société. Or, ces fréquences sont justement celles qu'utilisent les cartes mères d'ordinateur. Néanmoins, les mémoires Flash ne pourront peut-être pas se substituer entièrement aux SDRAM actuelles en raison de leur nombre de cycles en écriture-lecture limité aujourd'hui à 100 000, estime M. Cambou. Aussi envisage-t-il une combinaison Flash-SDRAM. Les deux types de mémoire se partageraient le travail, le premier stockant les données rarement modifiées du système d'exploitation tandis que la seconde prendrait en charge les informations nécessaires au fonctionnement des programmes. En attendant cette petite révolution de l'informatique, Spansion lance la deuxième génération de mémoires MirorBit conçue pour les téléphones mobiles jusqu'à la troisième génération (3G). Cette technologie, mise en production depuis deux ans, permet de doubler la densité des puces grâce au stockage physique de deux bits distincts sur chaque face d'une même cellule. La seconde génération fonctionne à 80 MHz contre 56 MHz pour les premières MirorBit. Elle peut donc faire fonctionner directement le logiciel des téléphones mobiles qui réclame 75 MHz. Cette application préfigure le rôle que pourront jouer des mémoires Flash dans l'informatique. D'autant que leur capacité franchit les étapes à marche forcée. La MirorBit de seconde génération à 512 mégaoctets (Mo) de capacité et 55 Mo/s de débit entrera en production au troisième trimestre. "Cette année, les téléphones avec appareil photo intégré vont représenter 40 % du marché, note M. Cambou. Et, en 2005, certains de ces appareils disposeront de capteurs à 4 millions de pixels." Une telle évolution dans les mobiles représente donc une manne pour les fabricants de mémoire Flash. Si l'on y ajoute les appareils photo numériques et les lecteurs de musique MP3, on peut prévoir une croissance durable pour ce composant qui n'a guère de concurrent. Seuls les micro disques durs, tels que le MicroDrive, peuvent encore lutter. Quant à la technologie magnéto-résistive (MRAM), elle démarre à peine alors que les mémoires Flash pourraient atteindre des capacités de 2 à 6 giga octets dès 2006.

Le Monde

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