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Un médicament antifongique pour contrer le staphylocoque doré

Une étude de l’Agence bruxelloise pour la Recherche et l’Innovation (programme Prospective Research for Brussels) réalisée par les équipes du Professeur Françoise Van Bambeke du Louvain Drug Research Institute de l’UCL et du Professeur Patrick Van Dijck (KU Leuven et l’Institut de recherche en sciences de la vie VIB), a montré comment un médicament utilisé aujourd’hui contre les infections fongiques (la caspofungine) rend une classe d’antibiotiques (les fluoroquinolones) très efficace vis-à-vis de biofilms à Staphylocoque doré. Le Staphylocoque doré est l’une des bactéries les plus redoutables en milieu hospitalier. Il cause en effet des infections persistantes en formant des biofilms sur les dispositifs médicaux (cathéters, prothèses) et les tissus.

Les biofilms sont des communautés de bactéries s’entourant d’une matrice adhésive et protectrice qui les rend réfractaires à l’action des antibiotiques et des défenses immunitaires. Les biofilms sont donc très difficiles à éliminer. Comme ils libèrent fréquemment des bactéries vivantes, on pense qu’ils sont responsables de l’aspect récurrent de nombreuses infections par le Staphylocoque doré.

Les scientifiques de l’UCL, VIB et de la KU Leuven ont recherché des traitements innovants susceptibles de détruire la matrice des biofilms afin de restaurer l’activité des antibiotiques. Ils ont pu mettre en évidence un tel effet pour la caspofungine, un médicament antifongique utilisé aujourd’hui en clinique pour traiter les infections sévères par des champignons tels que Candida ou Aspergillus.

Bien que totalement inactive sur le Staphylocoque doré cultivé en bouillon (forme dite « planctonique »), la caspofungine améliore considérablement l’activité anti-biofilm de certains antibiotiques comme les fluoroquinolones. La synergie d’action entre les deux médicaments a pu être démontrée in vitro et in vivo sur des biofilms formés sur des cathéters et implantés à des souris.

Ces résultats encourageants ouvrent de nouvelles pistes dans la lutte contre les infections graves affectant les patients hospitalisés, en particulier les patients porteurs de cathéters (pour l’administration de médicaments par voie intraveineuse, par exemple) ou de dispositifs médicaux implantés (prothèses, pace makers, etc.).

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

UCL

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