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Des médecins chinois conçoivent deux embryons humains par transfert nucléaire
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Grâce à une technique proche de celle qui est mise en oeuvre pour obtenir des animaux clonés, une équipe de médecins chinois de l'université Sun Yat-sen de Guangzhou a réussi à obtenir, avec la collaboration de médecins américains, la conception de deux embryons humains. Ces derniers ont été implantés chez une même femme qui a été victime d'une première fausse couche après 24 semaines de gestation puis d'une seconde, 5 semaines plus tard après avoir, entre temps, développé une infection. Pour soigner une femme chinoise âgée de 30 ans et souffrant de stérilité, les biologistes chinois ont fait appel à une technique élaborée aux Etats-Unis, par le docteur James Grifo (Université de New York). Ils ont d'abord réalisé une fécondation in vitro classique à partir d'un spermatozoïde et d'un ovocyte. Les médecins ont ensuite prélevé le noyau de l'embryon, fruit de la fusion des deux génomes masculin et féminin. Ce noyau est alors transféré dans un ovocyte provenant d'une femme différente et dont le noyau originel a été enlevé, selon la technique dite du "transfert nucléaire". Le nouvel embryon est mis en culture pendant quelques jours avant d'être implanté dans l'utérus de la femme chez qui on avait prélevé l'ovocyte initial. Le médecin et son équipe ont utilisé la méthode de l'électrofusion, consistant à soumettre les cellules à un champ électrique, permettant à celles-ci de fusionner sous l'action d'une brève impulsion d'un courant continu de haute tension, une technique largement utilisée pour le clonage animal. Selon les médecins chinois, ce procédé a été utilisé pour tenter d'obtenir une naissance chez une femme qui ne pouvait avoir d'enfant à cause d'anomalies physiologiques du cytoplasme de ses ovocytes. En plaçant, au tout premier stade de la fécondation, le noyau de l'embryon dans un autre environnement cellulaire, ils espéraient pallier cette pathologie et obtenir le développement normal de l'embryon puis du foetus. L'équipe chinoise annonce aujourd'hui qu'elle a pu induire de la sorte une gestation qui est presque arrivée à terme. Des tests génétiques pratiqués sur les foetus ont montré que leur ADN correspondait à celui des parents. "Il ne s'agit pas ici de clonage humain", a précisé le docteur Zhuang Guanglun, l'un des membres de l'équipe chinoise. De la même manière, le docteur Grifo estime irresponsable d'assimiler cette technique au clonage reproductif. Le Dr Grifo souligne que "des grossesses humaines viables peuvent être réalisées par transfert nucléaire" et que la méthode consistant à utiliser l'ovule énucléé d'une donneuse pour y implanter les noyaux de la mère et du père ne provoque pas de mélange d'ADN avec le patrimoine génétique de la donneuse. A la différence du procédé utilisé pour la création de Dolly le noyau qui fait l'objet du transfert n'est pas un noyau provenant d'une cellule prélevée sur un organisme adulte. Il s'agit bien ici du résultat de la fusion des patrimoines génétiques de cellules sexuelles mâle et femelle. Les embryons ainsi conçus ne peuvent être considérés comme le clone de l'un ou l'autre de leurs géniteurs.
NYT : http://www.nytimes.com/2003/10/14/science/14CELL.html
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