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Maladie d’Alzheimer : vers un test sanguin fiable détectant des oligomères toxiques des années avant le diagnostic

Quelques semaines après l'annonce de l'équipe de Thomas Karikari et de ses collègues de l'Université de Pittsburgh, des chercheurs de l'Université de Washington ont, à leur tour, présenté un test sanguin - appelé Soba (pour Soluble Oligomer Binding Assay) - capable de détecter un oligomère toxique de la protéine bêta-amyloïde des années avant l'apparition des symptômes de la maladie d'Alzheimer. Dans le même temps, les deux tests de diagnostic du laboratoire Roche - Elecsys beta-Amyloid (1-42) CSF II (Abeta42) et Elecsys Phospho-Tau (181P) CSF (pTau181), déjà autorisés dans 45 pays dont tous ceux acceptant le marquage CE, ont été approuvés par la Food and Drug Administration (FDA).

De nombreux travaux ont par ailleurs déjà montré que la maladie commence à s'installer bien avant les troubles cognitifs et le diagnostic, avec la survenue de protéines bêta-amyloïdes qui se replient mal, s'agglutinent et forment des oligomères bêta-amyloïdes. Les chercheurs de l'Université de Washington ont mis en évidence dans une étude précédente que ces oligomères sont constitués de structures dites en feuillets alpha. Ils ont développé un feuillet alpha synthétique capable de neutraliser ces oligomères toxiques. Ainsi, en analysant les oligomères fixés à la surface de ce peptide synthétique dans des échantillons sanguins, ils peuvent mesurer les niveaux d'oligomères bêta-amyloïdes chez les patients.

Au total, 379 échantillons sanguins prélevés chez 310 patients ont été utilisés pour évaluer la pertinence de cette approche. Au sein du groupe contrôle, des oligomères ont été détectés dans le sang de 11 personnes. Et un suivi de 10 d'entre elles a montré qu'elles ont toutes développé des années plus tard une déficience cognitive légère ou une pathologie cérébrale compatible avec la maladie d'Alzheimer. Tandis que les autres individus du groupe contrôle n'ont pas développé de déficience et ne présentaient pas d'oligomères toxiques dans leur échantillon. Avec une sensibilité et une spécificité de 99 %, le test a aussi permis de détecter les oligomères bêta-amyloïdes toxiques dans les échantillons de sang des patients présentant une maladie d'Alzheimer et de les distinguer des autres formes de démence. « Nous pensons que ce test pourrait aider à identifier les personnes à risque ou en phase d'incubation de la maladie, et servir d'indicateur d'efficacité thérapeutique pour faciliter le développement de traitements précoces de la maladie d'Alzheimer », estime Valerie Daggett qui a dirigé ces travaux. Les chercheurs ont par ailleurs montré que l'approche Soba peut être adaptée de façon à détecter les oligomères toxiques d'un autre type de protéine associée à la maladie de Parkinson et à la démence à corps de Lewy.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

UW

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