RTFlash

Maladie d’Alzheimer : des ultrasons pour éliminer les plaques bêta-amyloïdes

Une équipe du Rockefeller Neuroscience Institute (RNI) de l’Université de Virginie-Occidentale a mis en avant que coupler les thérapies par anticorps avec des ultrasons permettait d’accélérer l’élimination de l’accumulation de plaques amyloïdes dans le cerveau des personnes touchées par la pathologie neurodégénérative.

Ces dernières années, les autorités américaines ont donné leur feu vert pour deux traitements contre la maladie d’Alzheimer, l’aducanumab et le lécanemab, reposant sur des anticorps monoclonaux. Leur objectif est d’éliminer les plaques amyloïdes et ainsi de ralentir le développement de la pathologie. Les chercheurs du RNI ont tenté de trouver un moyen pour renforcer l’efficacité de ces soins.

En effet, les scientifiques précisent que l’action de ces médicaments est limitée par la barrière hémato-encéphalique, conçue pour empêcher les substances nocives d'atteindre le cerveau. Ils ont eu l’idée d’utiliser un système à ultrasons focalisés pour ouvrir temporairement cette protection. La méthode a été testée sur trois patients, âgés de 59 à 77 ans, qui souffraient tous d’une forme légère de la maladie d’Alzheimer.

Pendant l’essai, ils ont reçu six perfusions mensuelles d’anticorps aducanumab. Après chacune d’entre elles, des ultrasons étaient appliqués sur les zones où l’accumulation de plaques de protéines bêta-amyloïdes était la plus importante grâce à un casque doté de 1.024 émetteurs d'ultrasons. « Nous avons vérifié par IRM que l'ouverture de la barrière hémato-encéphalique était temporaire et qu'elle s'est fermée 24 à 48 heures après la procédure », a expliqué le Docteur Ali Rezai, directeur de l'Institut de neurosciences Rockefeller.

L’essai compte un faible nombre de patients, mais les premiers résultats sont encourageants. Après six mois de traitement aux anticorps, les participants ont affiché une réduction moyenne de 32 % plus élevée des plaques bêta-amyloïdes dans les zones où la barrière protectrice du cerveau a été ouverte par rapport aux zones où le médicament a été utilisé sans le dispositif. « Il s'agissait d'une première étude de sécurité et de faisabilité chez l'Homme », indique l’expert. Il précise que certains risques indésirables ont été associés à l'utilisation des ultrasons lors d’études précédentes, comme un gonflement du cerveau et une hémorragie. Toutefois, aucun des volontaires n’a présenté de complications pendant l’expérience.

« Notre objectif est de donner aux patients une longueur d'avance » en boostant l’efficacité de ces traitements de la maladie d'Alzheimer qui prennent beaucoup de temps à fonctionner, a précisé le Docteur Ali Rezai à Associated Press. Il ajoute que ses travaux montrent que la combinaison d'ultrasons focalisés et d'un traitement médicamenteux pourrait offrir une nouvelle approche dans le traitement des troubles neurologiques du système nerveux central. Cela pourrait ouvrir de nouvelles pistes pour les médicaments qui étaient auparavant inefficaces en raison de leur incapacité à franchir la barrière hémato-encéphalique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NEJM

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top