Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Neurosciences & Sciences cognitives
Maladie d'Alzheimer : évaluer par imagerie la perte synaptique chez les malades
- Tweeter
-
-
0 avis :
Des chercheurs de l'Université de Yale, dirigés par le Professeur Ming-Kai Chen, ont présenté un nouvelle méthode d'imagerie qui permet d'évaluer in vivo la densité synaptique chez des patients atteints de la maladie d'Alzheimer. La perte synaptique, qui survient dans la maladie d'Alzheimer, est un indicateur connu du déclin cognitif.
Jusqu'à maintenant, l'évaluation de ce phénomène était surtout réalisée sur les tissus cérébraux post mortem. Pour quantifier la perte synaptique, les chercheurs ont utilisé ici la tomographie par émission de positons (TEP) haute résolution associée au radioligand 11C-UCB-J. Ce traceur se lie à la Synaptic Vesicle glycoprotein 2A (SV2A), une protéine qui se trouve au niveau des synapses.
« La présente étude a démontré, pour la première fois, que l'imagerie TEP non invasive avec 11C-UCB-J est capable de mesurer les réductions de la densité synaptique in vivo dans l'hippocampe des individus atteints de trouble cognitif léger amnésique et de maladie d'Alzheimer modérée », résument les auteurs.
Entre novembre 2015 et juin 2017, 21 participants ont été inclus : 10 atteints de la maladie d'Alzheimer (5 avec trouble cognitif léger amnésique et 5 avec démence légère ; âge moyen 72,7 ans) et 11 personnes n'ayant pas de troubles cognitifs (âge moyen 72,9 ans). Chacun a reçu une injection de C-UCB-J. La TEP a permis de visualiser la densité synaptique en mettant en évidence la protéine SV2A.
Ces travaux ont permis d'observer une réduction sensible de 41 % de la liaison C-UCB-J-SV2A dans l'hippocampe des patients atteints de maladie d'Alzheimer en comparaison aux sujets sans troubles cognitifs. Ces résultats suggèrent une réduction de la densité synaptique dans cette région cérébrale associée à la mémoire.
Une réduction de la liaison 11-C-UCB-J-SV2A a également été observée dans le cortex entorhinal des patients Alzheimer, mais elle peut être due à l'atrophie de cette région liée à la maladie, contrairement à l'hippocampe, pour lequel la perte synaptique reste significative après correction pour l'atrophie.
Les auteurs estiment que « la TEP-11C-UCB-J peut fournir une mesure directe de la densité synaptique dans la maladie d'Alzheimer in vivo et donne des résultats compatibles avec les recherches neuropathologiques antérieures ». Cette possibilité de mesurer la densité synaptique in vivo pourrait accélérer le développement de traitements pour la maladie d'Alzheimer, en particulier ceux ciblant la préservation et la restauration des synapses.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Maladie de Parkinson : le côté atteint prédit l’évolution de la maladie
La maladie de Parkinson touche environ 10 millions de personnes dans le monde. Elle débute généralement de façon asymétrique, affectant d’abord un seul côté du corps. Si elle se manifeste d’abord ...
Des chercheurs français identifient une nouvelle molécule potentiellement efficace contre la maladie d’Alzheimer
Un espoir peut-être dans la recherche d’un traitement pour stopper l'évolution de la maladie d’Alzheimer. Après huit années de recherches, les scientifiques du CNRS et de l’université de ...
Faire de l’exercice favorise la croissance des neurones
Des ingénieurs du MIT ont découvert que la contraction des muscles pendant un exercice physique conduit à la libération de signaux biochimiques appelés myokines. Et ces derniers favorisent le ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 324
- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
- Partager :