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La maladie d'Alzheimer est-elle transmissible ?
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La maladie d’Alzheimer est liée à l’accumulation cérébrale d’une substance appelée amyloïde-β (Aβ). Chez l'Homme, l’Aβ peut être transmise d’un patient à l’autre suite à un acte médical. Dans cet article, publié dans la revue Acta Neuropathologica Communications, les scientifiques démontrent qu’une transmission d’Aβ est possible lors de transfert de matériel cérébral apparemment sain mais contenant de l’Aβ indétectable. Cela pose le problème des mesures préventives à prendre, notamment en neurochirurgie, pour prévenir une telle transmission des lésions Aβ.
La maladie d’Alzheimer entraîne une perte progressive de la mémoire. Elle résulte d’une lente dégénérescence des cellules du cerveau. Ces altérations sont associées à l’accumulation de dépôts constitués d’une substance appelée amyloïde-β dans le cerveau. Chez l'homme, des travaux épidémiologiques suggèrent que des dépôts d’amyloïde-β peuvent être transmis d’un patient à l’autre dans des circonstances exceptionnelles suite à un acte médical (injections d'hormones de croissance issues de cerveaux, procédures neurochirurgicales avec greffes de tissus d'origine cérébrale).
Jusqu’à maintenant, l’hypothèse avancée était que ce sont les cerveaux de patients présentant les lésions de la maladie d’Alzheimer qui sont responsables de l’induction de la pathologie. Dans ce travail, les chercheurs observent que l’inoculation d’échantillons de cerveaux en apparence sains peut induire la pathologie amyloïde-β et démontrent ainsi que l’élément transmissible est invisible avec des techniques d’analyses classiques. Pour arriver à cette conclusion, ils ont créé des échantillons de cerveaux qui ne présentent pas de lésions amyloïde-β visibles, mais qui ont cependant déjà été en contact avec l’amyloïde-β.
Pour réaliser ces expériences, ils ont inoculé des broyats de cerveaux humains Alzheimer à une lignée de souris résistante aux dépôts de lésions amyloïde-β. Plus de 1,5 an après cette inoculation, les animaux ne développaient pas de lésions dans une région du cerveau (appelée hippocampe). Un broyat issu de ces hippocampes apparemment sains a ensuite été injecté à une autre souche murine plus apte à développer des lésions amyloïde-β.
Or ces souris ont développé des lésions de la maladie. Cela suggère que des « graines » de substance amyloïde-β issues d'échantillons de cerveau humain peuvent persister sous des formes furtives dans les tissus cérébraux tout en conservant leur capacité à favoriser le dépôt de ce peptide chez des hôtes réceptifs.
Ces résultats appellent à la plus grande vigilance et soulignent la nécessité de mesures préventives de haut niveau, notamment en neurochirurgie, pour prévenir le risque de transmission suite à un acte médical impliquant du tissu cérébral potentiellement contaminé bien qu'apparemment sain.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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