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A Lyon, la navette autonome Mia va transporter des passagers sur route ouverte

A l'occasion du salon Pollutec qui s'est tenu à Lyon du 27 au 30 novembre 2018, Eiffage a annoncé le lancement début 2019 de l'expérimentation d'une navette autonome sur route ouverte. Baptisée Mia pour "mobilité intelligente autonome", la navette va circuler pendant deux ans sur un trajet d'1,2 kilomètre dans la ZAC de Gaulnes, à Jonage, dans l'Est lyonnais.

Ce projet est à l'initiative d'Eiffage Énergie Systèmes qui a formé un groupement public-privé avec l’opérateur Berthelet, la Métropole de Lyon, la SERL (Société d’équipement et d’aménagement du Rhône et de Lyon) et le Sytral (Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise).

Avec cette expérimentation, l'idée est de "prolonger le transport public", explique à L'Usine Digitale Olivier Malaval, le directeur région Centre-Est Eiffage Énergie Systèmes. Le parcours de Mia débute donc à l'arrêt situé au bout de la ligne de tram et se poursuit dans la ZAC de Gaulnes. La navette autonome, qui peut accueillir jusqu'à 15 passagers, va desservir 6 arrêts et rouler jusqu'à 25 km/h entre 7h-9h, 12h-14h et 17h-19h.

"Dès le début, le choix a été fait d'avoir une navette accessible à tout public et gratuite", précise Olivier Malaval. Quelque 1500 salariés se situent sur le trajet emprunté par la navette qui va devoir cohabiter avec les autres usagers de la route. Mia va emprunter "deux carrefours en pleine circulation", ajoute Olivier Malaval. Pour faciliter son trajet, des systèmes de communication dits V2X ont donc été intégrés aux infrastructures existantes afin de permettre à la navette de communiquer avec son environnement. Par exemple, "à son approche, les feux de signalisation sont prévenus et Mia devient prioritaire", explique le directeur régional d'Eiffage Énergie Systèmes.

L'idée est de tester ce transport du dernier kilomètre et de voir comment les gens réagissent à l'arrivée de cette navette autonome. "Aucun objectif chiffré" du nombre de passagers à transporter n'a été fixé, assure Olivier Malaval. Le consortium souhaite montrer qu'aujourd'hui la technologie pour faire rouler une navette autonome existe et qu'il est possible de créer un tel service grâce à un financement regroupant des entités publiques et privées.

Et si l'expérimentation rencontre un certain succès, il sera possible de prolonger le parcours afin d'aller desservir des entreprises situées plus loin dans la ZAC de Gaulnes. Une deuxième navette autonome pourrait ainsi venir enrichir l'offre afin de ne pas dégrader le service.

La durée de l'expérimentation est intéressante car cela va permettre au consortium de tester d'autres pistes dans ce laboratoire grandeur nature. Par exemple, Mia pourra être synchronisée avec les horaires d'arrivée du tram. Pour cela, "il faut récupérer les informations dans la base de données du Sytral pour connaître les horaires du tram en temps réel et les coordonner avec la navette", explique Olivier Malaval. "Une autre piste de réflexion est de mixer un service régulier et un service d'arrêt à la demande", ajoute-t-il.

Aujourd'hui, un opérateur doit obligatoirement être présent à bord. Mais peut-être que d'ici à deux ans il sera possible d'avoir un véhicule autonome uniquement supervisé à distance. "Cette piste d'évolution est très intéressante sur le plan sociétal", selon Olivier Malaval. "Le fait d'avoir une supervision renforcée et déportée abaissera le coût d'exploitation de la navette autonome sur le dernier kilomètre". Une telle solution de mobilité pourra alors être déployée massivement sans coûter trop cher à l'opérateur.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

L'Usine Digitale

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