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L'internet à haut débit investit les zones rurales

Avis aux vacanciers qui souffrent de l'isolement: grâce à de nouvelles technologies, l'internet à haut débit investit peu à peu les zones reculées, et permet de surfer ou de consulter son courrier électronique depuis un chalet d'altitude, le pont d'un bateau ou même le camping-car familial. Que ce soit par les lignes électriques, les satellites, ou une antenne posée sur une colline, de nombreuses entreprises s'attaquent au marché de l'internet à haut débit dans les zones rurales ou isolées des pays occidentaux. Ces modes d'accès alternatifs à internet, dont la fiabilité est en hausse et les prix en baisse, ont également réveillé la flamme de ceux qui rêvent de travailler à distance depuis leur maison à la campagne, notamment aux Etats-Unis. "Je doute que l'ADSL (haut débit via la ligne téléphonique) arrive un jour chez moi, et mon câblo-opérateur est en faillite", explique Carl Zetie, analyste au cabinet de conseil Forrester Research, qui travaille à domicile depuis sa maison de Waterford Glenn, un village à quelques heures de route de Washington. L'an dernier, Zetie a installé sur son toit une antenne de 30 centimètres. Pointée vers le relais principal de son fournisseur d'accès, distante de trois kilomètres, cette petite antenne lui permet de surfer sur internet à 1 mégabit par seconde, soit vingt fois plus vite qu'une connexion téléphonique classique. De nombreux problèmes techniques empêchent les fournisseurs d'accès d'apporter le câble et l'ADSL à la plupart des zones rurales. Aux Etats-Unis comme en Europe, 5 à 10 % des foyers et des entreprises sont ainsi privées de haut débit classique, et n'ont d'autre choix, selon les analystes, que d'adopter les systèmes alternatifs. L'internet par satellite est de moins en moins coûteux et complexe. Le fournisseur d'accès Europe Online, qui couvre le Vieux Continent, propose une offre à 150 euros par an, plus 100 à 300 euros pour l'antenne, pour un accès internet à 512 kilobits par seconde, soit l'équivalent d'une ligne ADSL milieu de gamme. Le satellite n'est pas parfait. Les utilisateurs se plaignent de coupures, notamment en cas de fortes précipitations. "Le satellite est un bon système, à condition de connaître ses limites", explique David Farmer, chef de projet chez One Northeast, une ONG britannique financée sur fonds publics pour apporter le haut débit aux zones rurales du nord-est de l'Angleterre. One Northeast a combiné accès par satellite et technologies sans fil à courte portée pour connecter 15 bourgs et 12 villages reculés, dont un pub de campagne. La nouvelle tendance, assurent les analystes, s'appelle le Wi-Fi. Cette technologie permet de surfer sans fil à haut débit dans un rayon d'une cinquantaine de mètres autour d'une borne d'accès baptisée "hotspot". Les "hotspots" se développent un peu partout, depuis les parkings du Texas jusqu'aux marinas de l'ultra-glamour Côte Amalfi, en Italie. La start-up italienne Nocable S.P.A. veut équiper 100 stations balnéaires d'Italie du Sud d'ici la fin de l'année. L'entreprise prévoit de facturer la connexion 9 euros de l'heure, et vise une clientèle de courtiers, qui pourront ainsi consulter les cours de la Bourse depuis le ponton de leur yacht. En Angleterre, Bob Grose, présentateur d'une émission de décoration diffusée par la BBC, s'est associé avec son ami Gordon Adgey, et a créé l'entreprise Buckfastleigh Broadband pour raccorder à haut débit l'idyllique campagne du Devon, au sud-ouest du pays. "Le projet est né de notre frustration", raconte Adgey. "Alors que le phénomène haut débit décollait à Londres, nous ne voulions pas en être exclus." Adgey et Grose doivent maintenant convaincre 100 de leurs voisins de payer 40 livres par mois (60 euros), ce qui correspond selon eux au seuil de rentabilité. Le haut débit rural intéresse également les compagnies d'électricité, qui fourmillent de plans pour apporter l'internet via les prises électriques, une technologie dite de courant porteur pas encore disponible à court terme, selon les analystes. Mais la compagnie United Power Line Council aux Etats-Unis, tout comme Scottish and Southern Energy au Royaume-Uni, mettent en avant la simplicité de cette technologie : une fois mise en service, il suffit de brancher son ordinateur à une prise de courant pour surfer à 1 mégabit par seconde, l'équivalent d'une ligne ADSL haut de gamme.

Reuters : http://fr.news.yahoo.com/030710/85/3at7g.html

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