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L'Inde s'affirme comme une puissance spatiale en lançant dix satellites

L'Inde s'affirme comme une grande puissance spatiale en ayant placé sur orbite dix satellites, dont huit étrangers, un exploit mondial dans un marché du lancement commercial de satellites évalué à plus de dix milliards de dollars par an.

La fusée Polar Satellite Launch Vehicle (PSLV) a décollé le 30 avril depuis le pas de tir de Sriharikota dans l'Etat méridional de l'Andhra Pradesh, a annoncé l'Organisation de recherche spatiale indienne (ISRO) à Bangalore, la "Silicon Valley" locale.

Quelques minutes après, les dix satellites ont été éjectés de leur vecteur et se sont placés en orbite les uns après les autres au cours d'une mission "parfaite" de vingt minutes, s'est félicité G. Madhavan Naïr, président de l'ISRO.

"C'est un moment historique car c'est la première fois que nous lançons dix satellites lors de la même mission", a-t-il exulté en direct à la télévision d'Etat sous les applaudissements des ingénieurs du centre spatial. D'après les médias indiens, le précédent record était détenu par la Russie qui avait envoyé huit satellites à bord d'une seule fusée.

Le lanceur PSLV, qui a bouclé son 13e vol, transportait deux appareils locaux, dont le Cartosat-2A équipé d'une caméra à haute résolution et d'instruments scientifiques d'observation. Surtout, la fusée a placé en orbite huit satellites miniatures étrangers de trois à seize kilogrammes et développés par des instituts de recherche d'Europe et du Japon. "En lançant autant de satellites en une fois, l'Inde a fait la démonstration de l'application commerciale de son programme spatial", a commenté Ajay Lele, de l'institut d'études et d'analyses de défense à New Delhi. "D'un point de vue commercial, c'est une mission extrêmement significative", a-t-il jugé.

De fait, l'Inde, un poids-lourd économique qui se rêve en superpuissance, veut se faire une place dans le club restreint des pays capables de lancer des satellites à des fins commerciales.

Les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l'Ukraine et l'Agence spatiale européenne se partagent ce marché qui pourrait représenter 145 milliards de dollars au cours des dix prochaines années contre 116 milliards entre 1996 et 2006, selon le cabinet spécialisé Euroconsult. Le géant d'Asie du Sud facturerait ses lancements 30 % à 40 % moins chers que d'autres agences spatiales internationales.

Ainsi en avril 2007, l'ISRO avait honoré son premier contrat commercial pour un satellite étranger, plaçant en orbite un appareil italien de mesures astronomiques. L'Inde, dotée de l'arme atomique, dispose déjà d'un ambitieux programme spatial démarré en 1963 mais qui était jusqu'à présent réservé au lancement de ses propres appareils, dont le premier remonte à 1980.

En septembre dernier, New Delhi avait envoyé dans l'espace un gros satellite de télécommunications un an après la destruction d'un autre, ce qui constitua, en 2006, le plus gros revers de quatre décennies de conquête spatiale.Mais le gouvernement veut mener 60 missions spatiales d'ici à 2013 y compris vers la Lune et vers Mars.

L'Inde avait réussi début 2007, pour la première fois de son histoire, à récupérer sur Terre une capsule envoyée quelques jours plus tôt dans l'espace. Il s'agissait d'une mission préparatoire à un futur vol habité dans l'espace. L'ISRO a promis de lancer d'ici à 2009 une sonde inhabitée vers la Lune puis d'ici à 2013 une mission similaire vers Mars, avant de tenter de faire partir, un jour, un être humain dans l'espace.

Afp

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