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L'effort français de recherche a été maintenu malgré la crise
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L'effort français de R&D n'a pas été compromis par la crise conjoncturelle et les difficultés de l'Etat résultant de la crise. » Le bilan annuel de Futuris sur la recherche française qui vient de paraître est plein de bonnes nouvelles. La plus importante se situe sans aucun doute du côté des finances. En 2011, pour la 3e année consécutive, la dépense publique de recherche et développement de l'Hexagone est en hausse. L'an passé, le total des crédits engagés par l'Etat a atteint le montant respectable de 28 milliards d'euros.
Il n'est pas certain que cette enveloppe résiste aux coups de rabot sur la dépense publique qui risquent de se produire en 2012, mais ce qui est pris est pris. « Il y a de l'argent pour les bons projets », reconnaissent désormais la plupart des chercheurs publics qui travaillent sur des thématiques jugées « stratégiques ». En fait, une partie de cette hausse est due aux financements du programme « Investissements d'avenir » (IA, ex-grand emprunt) lancé en 2010, dont l'impact commence à se voir dans les comptes des laboratoires et des organismes.
Selon les estimations de Futuris, les crédits engagés cette année au titre des IA se montent à 2.192 millions d'euros, alors qu'ils étaient nuls les années précédentes. Ces projets « fléchés » (ciblés sur une thématique) s'ajoutent aux dotations de l'Agence nationale de la recherche (ANR) et d'autres sources, pour atteindre un total de 5.557 millions d'euros, soit 20,5 % des dépenses publiques de R&D. « Un cinquième de la recherche publique est financé par des sources compétitives. Il convient cependant d'être particulièrement prudent pour ce phénomène qui, d'une part, est limité dans le temps et, d'autre part, se répartit de façon très hétérogène sur le territoire français », indique le rapport de Futuris.
La ventilation par discipline confirme plusieurs tendances lourdes. D'abord, la croissance continue des montants dédiés à la santé, au bien-être, à l'alimentation et aux biotechnologies. Entre 2006 et 2011, ce poste est passé de 2,3 milliards d'euros à 3,2 milliards. Les programmes liés à l'environnement et aux écotechnologies ont également bénéficié d'un effort spécifique, avec un budget qui a plus que doublé. Le grand perdant de ces choix concerne avant tout la défense et la sécurité, en chute libre : 3,2 milliards d'euros en 2011 contre 4 milliards en 2006. Le spatial est quant à lui dans une position intermédiaire avec un effort maintenu à environ 1,2 milliard d'euros.
Ces priorités correspondent plus ou moins aux objectifs fixés par le gouvernement dans le cadre de la stratégie nationale de recherche et d'innovation (SNRI) adoptée en décembre 2009. Mais contrairement à une idée reçue, les crédits orientés n'ont pas « tout dévoré ». « On constate une augmentation spectaculaire des financements neutres (non thématisés), en particulier sous l'effet du crédit d'impôt recherche (CIR) et d'une partie des investissements d'avenir. Ils représentent aujourd'hui 42 % des crédits (11 milliards sur un total de 28) contre 28 % en 2006 », indique Futuris. En d'autres termes, la hausse des appels à projets constatée en France comme dans les autres pays ne se traduit pas par une diminution de la liberté d'action des chercheurs. En revanche, cette stratégie risque de privilégier les gros programmes, comme le craint Jacques Lesourne, coresponsable du rapport. « Il faut se méfier du syndrome ‘‘Big is Beautiful'' qui n'est pas toujours souhaitable. » Les prix Nobel scientifiques de cette année, dont celui du Français Jules Hoffmann, ont d'ailleurs récompensé des francs-tireurs de la recherche ayant travaillé en dehors des courants « mainstream » de leur discipline.
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- Publié dans : Politique de recherche
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