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L'écran plat cherche sa voie

Au début des années 90, on en était persuadé : l'encombrante télé à tube cathodique ne survivrait pas à l'an 2000, remplacée par ces écrans plats que l'on peut accrocher au mur comme de simples tableaux. A quelques mois de l'échéance, on s'aperçoit qu'il n'en est rien. Pourquoi ? Parce que ces écrans reposent sur la technologie du plasma qui engendre des coûts de production faramineux. Première difficulté lors de la fabrication : s'assurer que sur les quelque 400000 pixels - les cellules élémentaires - qui composent l'image, un nombre maximal d'entre eux fonctionne. Car un pixel qui ne s'allume pas équivaut à une tache noire sur l'écran. Aujourd'hui, la tolérance est de cinq ou six pixels défectueux sur des zones de quelques centimètres carrés. Au-delà, l'écran ne franchit pas les portes de l'usine. Autre écueil pour les ingénieurs : l'assemblage de la partie électronique. " Comme les fabricants de microprocesseurs, nous devons travailler dans des salles blanches, à l'abri de toute poussière. Et cela coûte très cher ", explique Jean-Henri Céleste, ingénieur des technologies d'affichage chez Nec. Les écrans plats de grande taille, parce qu'ils n'aiment pas la poussière, sont-ils condamnés à rester hors de portée pour le grand public ? Pas sûr, car d'autres technologies se posent en concurrentes de celle du plasma. Dernier exemple en date, les écrans Sed (Surface conduction Electron emitter Display) que les firmes japonaises Canon et Toshiba, associées depuis le mois de juin, veulent mettre au point. A la base de cette technologie, on retrouve le système à micropointes (voir schéma ci-dessous) conçu par la société française Pixtech. L'idée est simple : plutôt que mettre un seul imposant canon à électrons derrière l'écran, comme dans la télé à tube cathodique, on en met plusieurs derrière chaque pixel. Ainsi, les micropointes gravées dans le silicium se comportent comme de minuscules canons à électrons. Ce système a fait ses preuves : depuis un an, Pixtech vend des écrans monochromes d'une douzaine de centimètres à des sociétés d'imagerie médicale. Toutefois, les micropointes restent pour l'instant cantonnées à des écrans de petite taille. Mais théoriquement, rien ne les empêche de passer à la taille supérieure. D'ici là, c'est peut-être Sony et son système Palc (Plasma adressed liquid crystal) qui seront capables de concurrencer les écrans à plasma. Le géant japonais, aujourd'hui allié à Sharp et Philips, travaille en effet depuis 1992 à améliorer cette technologie qui conjugue LCD (cristaux liquides) et plasma. Dans un écran LCD haut de gamme, dit " à matrice active ", les cristaux s'orientent lorsqu'ils sont soumis à des tensions électriques et laissent alors plus ou moins passer la lumière. Mais cela suppose qu'à chaque pixel soit associé un transistor qui joue le rôle d'interrupteur. Pour des écrans de grande taille, le coût s'en ressent forcément. Avec le Palc, plus de transistors, mais du plasma. C'est lui qui fait office d'interrupteur bon marché pour les écrans plats grand format. Sony a déjà présenté un prototype d'un mètre de diagonale à la fin de l'année 1997. Mais aucun modèle n'est encore en vente en Europe.

Sciences et Avenir : http://www.sciences-et-avenir.com/techno/art1.html

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