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L'économie d'Internet a trouvé son nouveau souffle

633 millions ! S'il ne fallait retenir qu'un chiffre, ce serait celui-là. Un habitant de la Terre sur dix est aujourd'hui un utilisateur d'Internet. L'ensemble de la planète est conquis, englouti par la vague virtuelle, batifolant dans la toile mondiale à l'exception notable de l'Afrique. Pour Internet, il n'y a pas de patrie. Cet enfant du nouveau monde a déjà plus de disciples en Asie ou en Europe qu'en Amérique du Nord. Si un internaute sur cinq est encore nord-américain, un sur dix est chinois, un sur vingt allemand. Et la France n'est plus en reste : 23 millions de Français surfent dorénavant sur le Web, achetant, s'informant, s'instruisant, dialoguant ou s'adonnent au jeu en ligne. Dernière furie de la «loisir attitude», cette possibilité d'affronter dans son jeu favori un adversaire qui se trouve à l'autre bout de la planète cloue la jeunesse devant les ordinateurs comme les générations précédentes devant la télévision ou à l'entrée des cinémas. La révolution Internet s'est effectuée en moins de dix ans. C'est un record au regard du temps qu'il a fallu pour que l'électricité et le téléphone, la radio ou la télévision s'imposent. En fait aucun secteur n'est passé, sur une période aussi courte, de la naissance à une croissance folle, avant de s'assainir et d'afficher une expansion mondiale arrogante. Selon les chiffres de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), la Net économie flirte avec les 70% de croissance. Ceux qui se souviennent des discours défaitistes sur l'absence d'avenir du Net après le crash boursier du printemps 2000 ne peuvent que s'étonner d'un tel retournement. Mais pour les entrepreneurs ayant survécu à cette époque, il n'y a pas eu rupture. Le marché a mûri. Il arrive aujourd'hui à maturité. Ils en tirent logiquement les profits. A ce titre, 2003 pourrait s'imposer comme une date charnière. Non seulement les anciens modèles de la Net économie confirment leur viabilité, mais la démocratisation d'Internet remet au goût du jour des projets jugés irréalistes depuis l'éclatement de la bulle spéculative qui lui avait valu la disgrâce. Est-il si absurde d'essayer de vendre des vêtements sur le Net quand 1 500 marques s'affichent aujourd'hui sur le site américain d'Amazon, numéro un des sites de e-commerce sur la planète ? Est-il définitivement stupide de commercialiser des voitures par le web quand eBay, leader mondial de la vente aux enchères en ligne, est devenu le principal concessionnaire de voitures d'occasion aux Etats-Unis ? Les exemples ne manquent pas et l'idée que tout peut se vendre sur ce qu'on appelait hier les «autoroutesdel'information» revient en force. Et pas uniquement aux Etats-Unis. D'après des éléments révélés par Kelkoo, comparateur de prix sur Internet, on assiste en France «au décollage des produits grands public sur le Web». Alors que les recherches portaient essentiellement sur les voyages, le high-tech et les produits culturels, les internautes s'intéressent de plus en plus à la mode, au sport, à l'équipement de la maison comme au jardinage, à l'électroménager ou à l'alimentaire. «Ce phénomène va de pair avec la féminisation croissante des internautes ayant recours au e-commerce», précise-t-on à l'Association pour le commerce et les services en ligne (Acsel). Par rapport à 2002, quinze fois plus d'internautes utilisant le comparateur de prix Kelkoo cliquent sur des liens pour se rendre sur des sites liés à la mode et aux vêtements. C'est un signe qui ne trompe pas et qui confirme une tendance déjà constatée aux Etats-Unis : les vêtements et la mode y arrivent en seconde position des ventes du e-commerce derrière l'informatique. Le poids économique de la Net-économie n'est plus marginal. Le marché américain du e-commerce à destination des particuliers est estimé à 95,7 milliards de dollars pour 2003 et devrait atteindre 229,9 milliards de dollars selon l'institut de recherche Forrester. En Europe, le montant des ventes en ligne atteindra 60,7 milliards de dollars à la fin de l'année et près de 243,4 milliards en 2006 selon une étude de eMarketer. Dans la plupart des pays, le potentiel de croissance reste colossal. En France, le poids des ventes par Internet atteindra sans doute 5 milliards d'euros soit près de la moitié des ventes par correspondance aux particuliers. Toutes choses étant relatives par ailleurs, ce n'est que 15% du chiffre d'affaires réalisé par Carrefour en France. Malgré tout, la Net-économie est en train de démontrer la viabilité de ses modèles.

Figaro (synthèse par @RTFlash) :

http://www.lefigaro.fr/eco-entreprises/20031125.FIG0009.html

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