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L'armée de Terre dévoile la section Vulcain, l'unité de robots qui sera opérationnelle en 2030

Les robots et l'intelligence artificielle seront la prochaine révolution technologique militaire comme l'ont été l'arme nucléaire, l'arrivée des blindés lors de la Première Guerre mondiale ou, bien avant, la poudre à canon. Comme toutes les autres armées du monde, la France se prépare à cette mutation. Le général Thierry Burkhard, chef d'état-major de l'armée de Terre (Cemat) a dévoilé récemment sur la base de Satory, dans les Yvelines, le projet Vulcain. Il vise à "penser l'intégration des robots et de l'intelligence artificielle dans l'espace de bataille" à l'horizon 2040 avec la création d'une première unité robotique expérimentale.

Cette section sera installée cet été au centre d'entraînement aux actions en zone urbaine (Cenzub) situé dans l'Aisne. Elle sera chargée d'expérimenter les robots et d'en évaluer les gains par rapport aux actions humaines. Il ne s'agit pas de robots tueur destinés à remplacer les soldats sur les champs d'opération mais de les délester de certaines tâches trop fastidieuses ou trop périlleuses. Les premières unités pilotes peuvent être envisagées à partir de 2025 et les unités opérationnelles cinq ans plus tard.

« En 2040, l'armée de Terre sera robotisée comme elle pressentait qu'elle allait devenir blindée à l'issue de la Première Guerre mondiale » et qui, par "dogmatisme", n'a pas su utiliser en 1940 les "chars performants" dont elle disposait, selon le texte de son discours. Il faut donc dès maintenant lancer la réflexion.

Actuellement, l'"état de l'art" présenté par des industriels au camp de Satory permet à une mule d'accompagner des fantassins grâce à ses lidars (laser de télédétection). En cas d'opposition avec l'ennemi, un autre robot à roue équipé d'un bouclier se déploie pour protéger les fantassins et un troisième, chenillé et équipé d'un canon de 20mm, pour éliminer la menace.

Les développements de l'intelligence artificielle vont considérablement renforcer l'autonomie de ces engins. Un homme pourra fixer comme mission une reconnaissance sur une zone précise et un système automatisé lui proposera quels types de robot, volant ou roulant, envoyer et selon quelles modalités, explique Christophe Grand de l'Onera, l'office de recherches aérospatiales. « La difficulté est de savoir jusqu'où on va arriver, mais on sera rapidement confronté à l'acceptabilité de ces systèmes » auprès des militaires dont la sécurité dépendra de ces robots », estime-t-il.

« Chaque robot sera commandé », a insisté le général Burkhard. Un récent rapport du comité d'éthique du ministère des Armées a confirmé que « la France ne développerait et n'emploierait pas de systèmes d'armes létaux pleinement autonomes », des systèmes appelés par leur acronyme "SALA". Les robots vont faire partie intégrante de l'armée de demain, mais il ne s'agit pas non plus de tomber dans une "techno-dépendance", a mis en garde le général Burkhard : les liaisons radio utilisées pour communiquer entre robots et avec l'homme seront une cible privilégiée de brouillage par l'ennemi.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

BFM

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