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L’ambroisie, une plante sauvage qui fait des ravages

L’ambroisie, une plante très envahissante qui prolifère au bord des rivières mais aussi dans les champs de maïs, inquiète les scientifiques, car elle provoque des allergies importantes. Le réchauffement climatique favoriserait sa propagation rapide, explique The Independent.

L’une des plantes les plus allergènes de l’Amérique du Nord menace de gâcher la belle saison à venir des milliers de Britanniques sujets au rhume des foins. Selon les scientifiques, l’ambroisie, déjà installée en Europe centrale, est en train de se propager vers la Grande-Bretagne.

Un pied d’ambroisie peut produire en une saison 1 milliard de grains de pollen extrêmement allergisants. Et cette plante hypersexuée, qui provient des Etats-Unis, est en train de gagner du terrain de ce côté-ci de l’Atlantique. A mesure que la plante se propage de la Hongrie vers l’Italie, l’Autriche et la France, un nombre croissant d’Européens manifestent des symptômes d’allergie. Les scientifiques craignent que la prochaine victime d’Ambrosia artemisiifolia ne soit la Grande-Bretagne, où, avec le concours d’étés plus chauds, d’hivers plus doux, et de sa propre puissance reproductive, elle pourrait devenir une espèce particulièrement envahissante.

Une conférence scientifique s’est tenue à Vienne à l’automne 2011, au cours de laquelle les experts ont lancé un appel pour que des mesures soient prises contre la propagation de cette plante, qui se développe à une vitesse effrayante au bord des routes, le long des voies ferrées et dans certains champs cultivés, comme les champs de maïs.

“Pour l’instant, l’ambroisie ne pose pas de problèmes au Royaume-Uni. Mais avec le réchauffement, on assiste à une dissémination très rapide, et son apparition n’est peut-être qu’une question de temps”, met en garde Clare Goodess, de l’Unité de recherche climatique de l’université d’East Anglia, à Norwich (dans l’est de l’Angleterre). L’ambroisie, qui atteint environ 1 mètre de hauteur, est très irritante pour le système immunitaire humain, car son pollen est extrêmement allergisant. Le réchauffement climatique et l’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère contribuent en outre à stimuler la production de ce pollen.

Aux Etats-Unis, ce dernier est l’une des principales causes du rhume des foins et des crises d’asthme : 75 % des Américains allergiques au pollen y sont sensibles. Bien que les plus fortes concentrations soient trouvées près du lieu d’éclosion, ce pollen peut être transporté sur de longues distances : on en a trouvé jusqu’à 650 kilomètres au large des côtes et à 1 600 mètres dans l’atmosphère.

Selon Jonathan Storkey, un écologiste de l’institut britannique de recherche en agriculture Rothamsted Research, l’implantation de l’ambroisie en Europe se déplace progressivement vers le nord en raison du changement climatique. “La Manche ne servira plus de barrière, souligne-t-il. Les inquiétudes à propos de l’ambroisie sont plus centrées sur la santé que sur l’envahissement. Nous avons déjà des espèces envahissantes, mais celle-ci a un pollen très allergisant. C’est une mauvaise nouvelle pour les personnes sujettes au rhume des foins.” Comme dans d’autres types d’allergies, les principaux symptômes sont : écoulements nasaux, éternuements, yeux gonflés ou irrités, sensation d’étouffement et démangeaisons du nez ou de la gorge. L’ambroisie produisant son pollen entre la fin de l’été et les premiers gels de l’automne, la saison du rhume des foins s’en trouve prolongée d’autant.

Les résultats de tests réalisés par des scientifiques européens il y a deux ans montrent que 60 % des Hongrois sont extrêmement allergiques au pollen d’ambroisie. Des taux élevés d’allergie ont également été relevés au Danemark, aux Pays-Bas et en Allemagne, où un quart des personnes allergiques au pollen d’ambroisie présentaient aussi des symptômes d’asthme. Selon le Professeur Torsten Zuberbier, de l’Hôpital universitaire de la Charité, à Berlin, environ 2,5 % de la population européenne est allergique au pollen d’ambroisie. C’est un taux de prévalence relativement élevé. “L’étude fait apparaître une dissémination de la plante à travers l’Europe”, observe-t-il.

L’université d’East Anglia va utiliser des modèles climatiques pour évaluer la rapidité avec laquelle l’ambroisie devrait gagner du terrain dans le nord de l’Europe compte tenu du fait que la plante a besoin d’un été long et chaud pour produire son pollen. “Nous allons analyser l’impact probable des changements climatiques, de la suroccupation des sols et de la pollution atmosphérique sur l’allergie pollinique au cours des prochaines décennies et élaborer des stratégies d’adaptation et de prévention”, explique Ian Lake, un chercheur de l’université.

L’ambroisie est présente en Europe depuis environ un siècle, mais c’est dans les années 1990 qu’elle est devenue en Hongrie une espèce extrêmement envahissante.

Courrier International

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