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Jacques Chirac inaugure le site de recherche en nanoélectronique de Crolles II

Jacques Chirac a inauguré jeudi 27 février le vaste complexe de recherche en nanoélectronique de Crolles II, "projet magnifique" qui est "exemplaire" selon lui de la compétitivité française. A quelques mètres de là en revanche, les salariés d'Atofina manifestaient pour protester contre la fermeture prochaine de leur usine. Ce complexe de 35.000m2 situé près de Grenoble (Isère) est le plus gros investissement industriel réalisé en France depuis dix ans: avec 3,5 milliards d'euros investis sur cinq ans, il doit engendrer 1.500 emplois directs et 3.500 indirects. Associés depuis 1992 dans le cadre de "Crolles I", les groupes STElectronics (franco-italien) et Philips (néerlandais) ont été rejoints pour ce projet par l'américain Motorola. Objectif: progresser sur la voie de l'extrême miniaturisation des puces électroniques. Un marché juteux qui explique la générosité du soutien de l'Etat et des collectivités locales pour concrétiser le projet "Crolles II". Les trois partenaires entendent mettre au point des puces miniaturisées qui permettront de doubler le rendement des semi-conducteurs actuels: les dimensions envisagées sont des gravures de 90 à 32 nanomètres (0,03 micron) sur des tranches de silicium de 300 millimètres, contre 200 mm actuellement. Une technologie qui se retrouvera à terme dans les téléphones portables, les lecteurs DVD, les magnétoscopes ou les ordinateurs. Ces tranches se doivent d'être fabriquées dans un environnement ultra-pur, dans une "salle blanche". Celle de Crolles II s'étale sur 5.000 mètres carrés, sans aucun pilier. L'air y est méticuleusement contrôlé afin d'éliminer toute particule de poussière et de maintenir la température et l'humidité à un niveau constant, à plus ou moins 0,1 % degré près. Le puissant système de climatisation renouvelle donc pas moins de six millions de mètres cubes d'air par heure. Les salariés, eux, sont contraints de travailler revêtus d'une combinaison étanche. Résultat: la propreté de l'air est de loin plus élevée que celle d'une salle de transplantation cardiaque et... un million de fois supérieure à celle que nous respirons en ville. Dans dix ans, il existera cinq centres de nanotechnologie de niveau mondial et Grenoble en fera partie», parie un observateur du secteur. Déjà aujourd'hui, à l'échelon européen, seul Dresde peut prétendre concurrencer le pôle français. Car Grenoble accueille non seulement le centre industriel Crolles, mais également le centre de recherche du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), le Laboratoire d'électronique, de technologie et d'information (Leti). Par ailleurs, à partir de 2004, le projet Minatec, pôle européen de recherche sur les micro et nanotechnologies, actuellement en voie de constitution, devrait fédérer dans la métropole 1 200 chercheurs et 1 000 étudiants. Cerveaux, recherche fondamentale, recherche appliquée, développement industriel, tissu de start-up : la métropole présente désormais tous les atouts pour s'imposer comme pôle d'excellence dans ce domaine. Un exemple dont la France devrait s'inspirer dans bien d'autres domaines de la recherche. "Dans la conjoncture mondiale que nous connaissons, cette réussite est une promesse d'avenir", a affirmé Jacques Chirac, venu inaugurer le site en compagnie du ministre de l'Economie Francis Mer. Il a été accueilli sur place par le président de STMicroelectronics Pasquale Pistorio, celui de Philips Gerard Kleisterlee et celui de Motorola Christopher Galvin. C'est maintenant que se gagnent les emplois de demain", a souligné le président français. Et "la France entend être prête. Elle agit sans relâche pour que les entreprises choisissent de créer leurs emplois hautement qualifiés sur son territoire". A ce titre, Crolles II est "exemplaire", s'est-il félicité. "Mon ambition, l'ambition des Français, c'est que la France soit reconnue partout comme une terre d'accueil favorable à l'investissement, à l'innovation". Jacques Chirac a donc plaidé pour une France "attractive pour les investissements internationaux". Et cela passe pour lui par le développement de la formation des salariés, mais aussi par "les baisses d'impôts et de charges, l'assouplissement des 35 heures, la simplification des procédures et des formalités, la réforme de l'Etat". Le chef de l'Etat a surtout insisté sur la nécessité de remettre à l'honneur "l'esprit d'entreprendre": "la France doit préparer le retour de la croissance en libérant toutes ses énergies", a-t-il plaidé. Il a également souhaité un renforcement de la recherche française, en demandant que l'effort de recherche et développement français soit porté à 3 % du PIB, contre 2,2 % actuellement. Il s'est également inquiété de la "désaffection actuelle des jeunes pour les sciences". "Il faut impérativement enrayer cette baisse des vocations scientifiques et inverser la tendance". Par ailleurs, "tout doit être mis en oeuvre pour mettre fin à la fuite des cerveaux" et "attirer les talents étrangers d'excellence", a déclaré Jacques Chirac. Il a également souhaité que soient renforcés les liens entre recherche publique et recherche privée.

Brève rédigée par @RT Flash

AP : http://fr.news.yahoo.com/030227/5/32itw.html

Reuters : http://fr.news.yahoo.com/030227/85/32ij2.html

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