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Internet haut débit : des déboires du câble aux promesses de l'ADSL

La France compte un peu plus de 60 000 internautes surfant grâce à une connexion au câble. Comparé aux plus de 4 M d'abonnés français à Internet via un modem téléphonique, c'est peu : la technologie du câble, qui, en principe, est la plus aboutie pour véhiculer de forts débits numériques, n'a pas tenu ses promesses. Les problèmes techniques de tous ordres, une certaine rigidité commerciale de la part des câblo-opérateurs expliquent en partie cette lente progression de l'Internet rapide via le câble, dont les prémices remontent pourtant à trois ans dans plusieurs grandes villes. L'histoire récente des trois grands câblo-opérateurs français que sont Noos, Câble Wanadoo et AOL Numéricâble est émaillée de conflits, particulièrement avec les internautes câblés de la première heure. Chacun de ces opérateurs a face à lui depuis plusieurs mois des collectifs d'abonnés mécontents. Et, même si ces associations de consommateurs s'accordent à dire aujourd'hui que des avancées significatives ont été obtenues en terme de qualité de service, un climat de méfiance s'est installé entre les parties concernées. Devant la difficile progression de l'accès Internet haut débit par le câble, beaucoup d'observateurs se disent que l'essor de l'Internet rapide passera, dans les grandes villes du moins, par l'ADSL. Cette technologie offre des performances similaires au câble (débit théorique de 512 kilobits/s en flux entrant chez l'internaute et de 128 kilobits/s en flux sortant), mais surtout ne nécessite qu'une simple prise téléphonique et un filtre numérique, afin de séparer les communications téléphoniques normales des transmissions de données. La France compte pour le moment un peu moins de 15 000 abonnés à l'ADSL. Ce qui représente en soi une progression plus rapide que celle du câble si l'on considère que les premiers arrondissements de Paris n'ont été équipés en ADSL qu'au printemps 2000. En outre, l'ADSL n'est pour le moment guère avantagé par son prix largement supérieur à celui de l'Internet par le câble, compte tenu du coût d'accès élevé facturé par France Télécom aux autres fournisseurs d'accès pour leur permettre d'accéder à l'abonné final. Mais cette situation devrait toutefois changer au 1er janvier 2001, puisque cette date sonne le glas du monopole de France Télécom sur la dernière portion de réseau téléphonique avant l'abonné, appelée boucle locale. La déréglementation permettra à d'autres opérateurs d'installer leurs propres centraux téléphoniques à des coûts économiquement viables et de faire jouer la concurrence. Si, pour le moment, la plupart des fournisseurs d'accès comme Club-Internet ou Infonie s'engouffrent tout doucement dans la brèche, de tous jeunes opérateurs comme le français Mangoosta n'ont pas hésité, avant même 2001, à se lancer dans la guerre des prix. Mangoosta propose, par exemple, des accès à l'ADSL inférieurs à ceux de Netissimo (l'offre ADSL de France Télécom), avec un abonnement aux particuliers de l'ordre de 330 francs/mois, incluant l'abonnement, la connexion et la location du modem. La concurrence sur les prix à laquelle vont se livrer dans les mois qui viennent les différents fournisseurs d'accès Internet haut débit redonne espoir aux acteurs du marché en France. Certains prévoient que d'ici 2003, 30 % de l'Internet en France passera par l'ADSL. D'autres tablent sur un marché de 6 millions de lignes ADSL dans l'Hexagone d'ici à cinq ans. Le dernier mot revient toutefois à Fabrice Sergent, le patron de Club-Internet, qui, lui, envisage carrément plus d'utilisateurs de l'Internet haut débit que bas débit dans moins de quatre ans.

Figaro : http://www.lefigaro.fr/

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