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Les infections virales augmenteraient le risque de maladie d'Alzheimer
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Malgré les décennies de recherches, les mécanismes physiopathologiques des principales maladies neurodégénératives, comme Alzheimer, demeurent en grande partie incompris — ce qui entrave considérablement le développement de traitements efficaces. Différents facteurs de risque a priori sans liens évidents ont été évoqués, allant de la génétique à la dysbiose intestinale, en passant par le stress chronique et les infections fongiques et virales. « Les troubles neurodégénératifs sont un ensemble de maladies pour lesquelles il existe très peu de traitements efficaces et de nombreux facteurs de risque », explique Andrew B. Singleton, du Center for Alzheimer’s Related Dementias (CARD), aux États-Unis.
De récentes recherches ont par exemple confirmé l’association, bien que suggérée depuis longtemps, entre un risque accru de sclérose en plaques (SEP) et une infection antérieure au virus d’Epstein-Barr (EBV). D’autres études, portant sur des autopsies de tissus cérébraux, ont montré un lien entre le virus de l’herpès simplex et Alzheimer. Ces constats montrent que les scientifiques cherchent depuis des décennies, de façon justifiée, des associations individuelles entre des maladies neurodégénératives et des virus spécifiques.
Pour appuyer ces recherches, Singleton et ses collègues ont proposé une approche différente, ratissant toutes les associations possibles en une seule étude. « Nos résultats soutiennent l’idée que les infections virales et l’inflammation associée dans le système nerveux peuvent être des facteurs de risque courants — et peut-être évitables — pour ces types de troubles [neurodégénératifs] », indique Singleton. Les résultats de cette étude fournissent plusieurs pièces clés permettant de compléter le puzzle des mécanismes de plusieurs troubles neurodégénératifs.
Les enquêtes effectuées dans le cadre de la nouvelle étude — détaillée dans la revue Neuron — incluaient les dossiers médicaux de 300 000 personnes, enregistrés dans la base de données biomédicales finlandaise FinnGen. Le protocole d’enquête consistait notamment à l’identification des personnes présentant l’un des 6 diagnostics de maladies neurodégénératives suivants : maladie d’Alzheimer, SLA, démence généralisée, SEP, maladie de Parkinson ou démence vasculaire. Ensuite, les enquêtes consistaient à déterminer si ces personnes avaient été antérieurement hospitalisées pour cause d’infection virale, les admissions dues à la COVID-19 n’étant pas incluses. Dans un deuxième temps, une seconde série d’enquêtes comparatives incluant 100 000 enregistrements de l’UKBiobank (la base de données biomédicale anglaise) a été effectuée.
La première série d’enquêtes a mis en lumière 45 associations significatives, tandis que la seconde a réduit ce nombre à 22. Parmi toutes les affections neurodégénératives, la démence généralisée était celle qui présentait le plus d’associations, étant notamment liée à six infections virales distinctes. Ces infections incluent par exemple l’encéphalite virale, les verrues virales, tous les types de grippes ainsi que la pneumonie virale. D’autre part, une association notable a également été relevée pour l’encéphalite virale et Alzheimer : les personnes ayant contracté cette infection seraient au moins 20 fois plus susceptibles de développer plus tard la maladie. En outre, la pneumonie est liée à plusieurs troubles, dont la démence, Parkinson et la SLA.
Il faut souligner que les infections virales ne concernent pas les simples rhumes, mais plutôt des cas modérés à graves nécessitant une hospitalisation ou du moins une prise en charge médicale. Selon l’équipe de recherche, 80 % des virus relevés dans l’étude peuvent franchir la barrière hématoencéphalique et déclencher une réponse immunitaire inflammatoire. Il faut cependant noter qu’aucun lien de cause à effet n’est mis en évidence.
Ces résultats suggèrent que certains vaccins pourraient réduire les risques de développer une maladie neurologique. Par ailleurs, une analyse plus approfondie concernant 16 des associations communes relevées dans les données FinnGen et UKBioBank, suggère que les risques induits par certains virus semblent s’atténuer avec le temps.
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