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La guerre des prix dans le téléphone ne cesse de se durcir

Les utilisateurs du téléphone, particuliers comme entreprises, ne peuvent que se réjouir: les prix de leurs appels ne cessent de baisser. En revanche, les opérateurs téléphoniques qui se battent pour leur offrir ces tarifs alléchants souffrent financièrement. Mais, un an et demi après l'ouverture de la concurrence dans la téléphonie fixe en France, pas question de flancher. Les nouveaux concurrents de France Télécom se sont lancés dans une course effrénée à la prise de parts de marché. Depuis le début de l'année, ils en grignotent 1 % par mois, pour atteindre, aujourd'hui, 13 % du marché de la téléphonie fixe " longue distance " (appels régionaux et nationaux). Sur les appels locaux, la concurrence - théoriquement ouverte - est en pratique fermée, car l'opérateur historique France Télécom contrôle encore les derniers mètres de fils de cuivre allant jusqu'à l'abonné (boucle locale). En annonçant, le 24 mars, un tarif unique de 44 centimes la minute (pour les appels nationaux), l'opérateur Tele 2, filiale du groupe suédois Kinnevik, a déclenché les hostilités. Cinq mois plus tard, son offre a séduit 400 000 clients, et Tele 2 s'est engagé dans une nouvelle baisse tarifaire, à 38 centimes la minute, mais avec introduction d'un crédit temps. Tous les autres concurrents ont suivi le mouvement. Pour les entreprises, la bataille est encore plus acharnée. Car, sur ce créneau, les intervenants sont encore plus nombreux. Or les entreprises sont très exigeantes. Conséquence, les opérateurs doivent réviser régulièrement leurs plans de marche. Ainsi, Cegetel Entreprise (groupe Vivendi) vient de baisser ses prévisions de chiffre d'affaires 1999 de 300 millions à 200 millions de francs. La société n'atteindra l'équilibre d'exploitation en 2001 qu'au prix d'une plus grande sélectivité de ses clients. L'opérateur Omnicom, à cours de financement, a préféré se vendre à son concurrent américain GTS-Esprit Telecom. Ce marché devient de plus en plus difficile, car, outre la baisse des prix des appels téléphoniques, il faut également satisfaire un besoin fondamental des entreprises : le transport des données (Internet et Intranet). " Il y a quelques mois, 10 % seulement des commandes de nos clients concernaient le trafic de données, explique Philippe Germond, le président de Cegetel. Aujourd'hui, le pourcentage s'est élevé à 40 %. " Conséquence, sur des lignes spécialisées louées par les entreprises pour relier leurs différents sites, le transport de la voix est proposé gratuitement par France Télécom et Cegetel. Les prix vont-ils continuer à baisser indéfiniment ? L'exercice a des limites. La première est que " les prix des communications en France ont rejoint la moyenne européenne ", estime Bradley Knoefler, président d'AXS Telecom, un opérateur européen. Mais sur le monde Internet, le mode de facturation change radicalement. On ne facture plus au temps passé (minute de communication) mais à la puissance des réseaux qui permettent de transmettre des données mais aussi la voix. Conséquence, la facturation classique de téléphone pourrait rapidement disparaître au profit de forfaits Internet. La guerre des prix changera de terrain, mais les particuliers auront plus de mal à effectuer des comparaisons.

Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2039-23060-MIA,00.html

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