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Le génome de la tomate est intégralement séquencé
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Les 35.000 gènes qui composent le génome de la tomate sont intégalement décryptés et disponible gratuitement sur Internet (solgenomics.net). Un consortium international de 300 chercheurs regroupant 14 pays, dont la France, est parvenu à séquencer, au terme de six ans de travail acharné, l'intégralité du génome de cette plante emblématique et de son parent sauvage (Solanum pimpinellifolium).
Le décryptage de l'intégralité des informations contenues dans les 12 paires de chromosomes de cette solanacée originaire d'Amérique est une excellente nouvelle pour les millions d'agriculteurs et de jardiniers amateurs qui la cultivent dans le monde. Plates, rondes, ovales, cornues, rouges, noires, jaunes ou vertes, on dénombre plusieurs milliers de variétés de tomates pour une production mondiale de 126 millions de tonnes (chiffres FAO, 2007), en constante progression. Ce qui fait du «pomodoro», comme l'appellent les Italiens, le troisième légume consommé dans le monde derrière la pomme de terre et la patate douce.
«En fait, sur le plan botanique, la tomate est un fruit. Les généticiens la considèrent même comme le cobaye de tous les fruits charnus (pomme, pêche, prune…)», corrige le Professeur Mondher Bouzayen, directeur du laboratoire génomique et biotechnologie des fruits (Inra, INP-Ensat), à Toulouse. La publication de son génome, dévoilé dans la revue Nature, va donc permettre de réaliser «des avancées considérables» en matière de création variétale pour un grand nombre d'espèces végétales.
La grande famille des solanacées, dont la tomate fait partie aux côtés de l'aubergine, du poivron, du piment ou de la pomme de terre, devrait bénéficier, elle aussi, de ces retombées. Ces végétaux sont la deuxième ressource alimentaire mondiale, après les céréales, et leur importance est amenée à croître dans les prochaines années, notamment du fait de l'incitation à consommer d'avantage de fruits et de légumes.
«Ces plantes sont génétiquement très voisines : si on ne met pas de “jumelles”, on ne voit quasiment pas de différences !, poursuit le Professeur Bouzayen. Pourtant, c'est peu dire qu'une tomate ne ressemble pas à une pomme de terre. L'un des enjeux consiste maintenant à comprendre pourquoi des génomes aussi semblables s'expriment de manière aussi différente.»
Sur un plan plus pratique, les consommateurs sont en droit d'espérer une amélioration significative des qualités gustatives et nutritionnelles de la tomate. «La synthèse de composés complexes comme les arômes, les pigments ou certaines vitamines est gouvernée par un très grand nombre de gènes que nous ne connaissons pas encore», confie le Professeur Bouzayen, tout en soulignant que l'environnement au sens large, notamment les conditions de cultures, joue un rôle déterminant.
De leur côté, les agriculteurs devraient pouvoir compter sur des variétés capables de mieux résister à la sécheresse, aux maladies et aux insectes nuisibles, avec à la clé des économies d'eau et une réduction de l'usage des pesticides. À noter que la France, en particulier les chercheurs de l'Inra, de l'INP et de l'Ensat de Toulouse, a joué un rôle moteur dans cette entreprise en séquençant l'intégralité du chromosome 7 de la tomate et en mettant en œuvre une nouvelle technique de séguençage à haut débit, 500 fois plus rapide et efficace que les précédentes.
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