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Le génome du chien entièrement décrypté

Deux ans après le lancement du projet international de séquençage du génome du chien, une version très détaillée et très aboutie de la séquence ADN du Canis familiaris est publiée dans la revue Nature. Les chercheurs disposent désormais d'une très bonne connaissance du génome du chien, animal domestiqué par l'homme pour la première fois en Asie il y a au moins 15.000 ans, peut-être 100.000 ans, à partir du loup. Ce génome est un outil précieux pour comprendre l'origine génétique de nombreuses maladies communes à l'homme et à son meilleur ami.

Le chien, meilleur ami de l'homme depuis des milliers d'années, pourrait livrer de nouvelles données dans le domaine de la génétique humaine par le biais de son ADN. Le patrimoine génétique du chien étudié, un boxer nommé Tasha, a été entièrement déchiffré. Il pourrait aider à identifier dans ces deux espèces les gènes de susceptibilité au cancer, aux maladies cardio-vasculaires, au diabète, à l'épilepsie, à la cécité, à la surdité et même à certains troubles psychiatriques. L'annonce a été faite par le Dr Francis Collins, directeur de l'Institut national de recherche sur le génome humain, et son équipe lors d'un concours canin à Boston (Massachusetts). Les chercheurs se sont servi de l'ADN d'un chien domestique dont les maîtres ont tenu à garder l'anonymat.

Le boxer, de sexe féminin, a été choisi parmi une centaine de candidats. "C'est une occasion historique pour nouer une nouvelle amitié entre l'homme et le chien", a dit le Dr Collins. Les résultats sont plus complets que ceux annoncés en 2003 pour l'ADN de Shadow, un caniche mâle. Les scientifiques ont par ailleurs décrypté l'ADN de la souris, du rat, du mouton, du poulet et bien sûr de l'homme. L'ADN canin a déjà été riche d'enseignement sur l'ADN humain. Au-delà de la sympathie qu'inspire l'animal, les généticiens sont très intéressés par la situation exceptionnelle de l'espèce canine, composée d'au moins 350 races différentes. «Par croisements, l'homme a créé des races de chiens bien caractérisées, entre lesquelles il y a eu peu d'échanges de gènes» rappelle Francis Galibert, l'un des signataires de l'article. «Dans le même temps l'homme a concentré des gènes morbides ou des allèles défectueux qui sont à l'origine de maladies génétiques bien connues et propres à chaque race de chien» poursuit le chercheur du laboratoire Génétique et Développement de l'Université de Rennes (CNRS).

Le génome de Canis familiaris contient 39 chromosomes et environ 20.000 gènes. «Tous les chiens ont le même génome, précise Francis Galibert, ce sont les variations dans l'assortiments des allèles qui différencient les races et qui donnent la diversité que l'on connaît».

Un autre travail ne fait donc que commencer : analyser ces variations. Pour cela les généticiens partent à la recherche des variations génétiques les plus courantes, les polymorphismes nucléotidiques simples ou SNP (prononcer ''snip''). Un catalogue de 2,5 millions de SNP identifiés sur une dizaine de races canines est publié dans Nature par la même équipe. «L'identification est une première étape : il faut ensuite connaître la fréquence de ces variations pour pouvoir établir des corrélations avec telle ou telle maladie» explique Francis Galibert. Ce travail, également en cours pour l'homme, sera plus facile à mener chez le chien dont les populations n'ont presque pas été brassées, contrairement à ses maîtres.

Nature

WP

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