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Un générateur domestique d'hydrogène vert
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Couvrir, à l’année, plus de 80 % des besoins en électricité d’une famille de quatre personnes. C’est l’objectif du générateur d’hydrogène, installé en septembre 2023 à Brest, et développé par H2Gremm, entreprise basée à Edern (Finistère). Avec cette solution de production et de stockage de ce gaz issu de la décomposition de molécules d’eau (l’oxygène est rejeté pour ne conserver que l’hydrogène), Trecobat, leader breton dans la construction de maisons individuelles, ambitionne de « réduire l’empreinte carbone et d’abaisser significativement la facture énergétique » des pavillons qu’il fait sortir de terre.
L’hydrogène, cette énergie produite par électrolyse de l’eau, fait de plus en plus parler de lui, notamment dans le domaine des transports et de l’industrie lourde. « Mais une machine produisant de l’hydrogène installée dans une maison individuelle, c’est une première en Europe », revendique Régis Croguennoc, directeur technique chez Trecobat, évoquant un projet financé par la Région Bretagne et le Feder, Fonds européen de développement régional.
De la taille d’un frigo, le générateur installé dans le garage de cette maison récente est censé permettre de couvrir « jusqu’à 88 % des besoins du foyer, selon une estimation de leurs consommations passées et l’ensoleillement constaté » (le chauffage et l’eau chaude sont, eux, fournis par une pompe à chaleur). Il est ici question "d’hydrogène vert", car l’opération consistant à le fabriquer n’est pas réalisée au moyen d’énergies fossiles (comme 95 % de l’hydrogène produit en France), mais grâce à l’électricité générée par des panneaux solaires positionnés sur le toit. Le gaz est ensuite envoyé vers des bouteilles haute pression, dans le jardin, et reliées au générateur par une canalisation, permettant de le restituer à la demande. La transformation du gaz en électricité se fait via une pile à combustible.
Un système qui présente plus d’un avantage par rapport à l’utilisation seule de panneaux photovoltaïques, selon Régis Croguennoc. Ceux-ci ne couvrent « que 30 % maximum des besoins du foyer, 40 % en intégrant une batterie pour stocker l’électricité produite ». Des batteries dont la capacité est souvent limitée à « quelques jours », ce qui entraîne une importante perte énergétique lors des périodes où la production est plus importante que la consommation, comme en été.
Avec cette solution, Trecobat Green et H2Gremm revendiquent donc « l’optimisation du stockage d’énergie dans la durée, afin que la maison en dispose toute l’année, en particulier en hiver où la production photovoltaïque est insuffisante pour couvrir les besoins ». Reste à évaluer son coût. « Si on déduit l’installation photovoltaïque (environ 18 000 € TTC), on peut déterminer un prix cible pour le générateur, les bouteilles et l’entretien annuel (filtres) qui ne devra pas excéder 30 000 € ». L’économie en énergie est, elle, estimée à 25 000 € sur 20 ans. Avec un gain financier plus important « si le générateur sert également au rechargement d’un vélo électrique roulant à l’hydrogène », en remplacement d’un véhicule thermique.
Cette technologie fera l’objet d’un suivi expérimental de deux ans avant, espère le constructeur, d’intégrer l’ensemble de la gamme de maisons bas carbone, Trecobat Green, d’ici 3 ou 4 ans. Lancées en 2022, ces maisons bois aux performances énergétiques optimisées représentent aujourd’hui 15 % des maisons construites, avec un objectif de 30 à 40 % d’ici 2025. « Il y a beaucoup d’effort pour décarboner la partie construction (la réglementation environnementale 2020 vise à réduire l’empreinte carbone de la construction de 35 % à horizon 2031, N.D.L.R.), mais il faut aussi penser à l’utilisation de maisons construites pour au moins 50 ans », conclut le directeur technique.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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