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Le gène qui dérange les connexions cérébrales
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Grâce à une vaste analyse génétique réalisée sur plus de 9.000 patients psychiatriques et à des expériences pharmacologiques menées sur la souris, des scientifiques californiens ont identifié que les mutations de DIXDC1 augmentent le risque de maladies psychiatriques en interférant dans la régulation des connexions entre les neurones.
Cette découverte, relèvent les auteurs, tient à l’approche de médecine de précision, déjà adoptée en pratique clinique à la cancérologie. Car, dans la maladie psychiatrique aussi, les perturbations de certains gènes au cours du développement du cerveau se combinent pour accroître le risque de plusieurs troubles psychiatriques, avec d'autres facteurs génétiques, épigénétiques, et environnementaux. C’est donc un trouble bien spécifique ou personnalisé qui se développe sous l’influence d’une combinaison unique de facteurs. Et ce trouble spécifique mérite bien un traitement individualisé.
Au centre de ces multiples facteurs génétiques, une voie, nommée WNT, se détache, pour son implication comme facteur de risque psychiatrique « en général ». Cette voie moléculaire est impliquée dans le développement précoce du cerveau puis dans le connectome et dans la genèse des troubles psychiatriques.
De nombreuses recherches ont confirmé la signalisation défectueuse de Wnt comme un facteur clé de plusieurs maladies psychiatriques, dont la schizophrénie et l'autisme. En parallèle, d'autres études ont expliqué que c’est en imitant l'activation de la voie WNT dans le cerveau, que les sels de lithium (le plus "vieux traitement psychiatrique") sont efficaces dans le traitement de certains troubles, comme les « bipolaires ».
Le fameux gène DIXDC1 se trouve être un élément clé de la voie de signalisation WNT, actif dans les tissus du cerveau et qui interagit avec DISC1, un autre gène impliqué dans la schizophrénie, la dépression, le trouble bipolaire et le trouble du spectre autistique. L’équipe montre, par de multiples expériences in vitro et in vivo, que les mutations de DIXDC1 modifient la signalisation de la voie Wnt dans le cerveau et ce qui prédispose au développement de multiples troubles psychiatriques.
Ces travaux montrent que les mutations de DIXDC1 sont identifiées 80 % plus souvent chez les patients psychiatriques (0,9 % des patients) que chez des témoins en bonne santé (0,5 % des témoins). Les souris porteuses de ces mutations montrent une anxiété, une perte de motivation, une absence d’interactions sociales, bref des symptômes observés dans les troubles psychiatriques humains. Ces recherches montrent enfin que les neurones de ces souris mutantes ont un nombre réduit d'épines dendritiques, une partie des synapses que les neurones utilisent pour communiquer.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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