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La France pourrait économiser 2 millions de tonnes de CO2 en individualisant le chauffage

La France pourrait économiser 2 millions de tonnes de CO2, l'un des principaux gaz à effet de serre, en individualisant les frais de chauffage dans les logements collectifs, selon une étude parrainée par l'Ademe présentée le 12 juin 2007. La démarche se traduirait en outre par une économie d'énergie de 20 % dans les immeubles collectifs par rapport à leur consommation actuelle, a estimé l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) en présentant l'étude commanditée par le Syndicat de la Mesure, qui regroupe les entreprises assurant l'installation de ce type de service.

Près de cinq millions de logements pourraient être équipés de répartiteurs, qui permettent de relever la consommation de chauffage par appartement et même par radiateur. De même que l'installation de compteurs d'eau individuels, "la pose de répartiteurs incite les habitants à moins gaspiller le chauffage", relève l'Agence. Plus attentifs, ils réduisent les températures ou ferment les radiateurs en leur absence, lorsqu'ils aèrent ou pendant la nuit. "C'est un moyen simple et efficace de faire baisser la consommation d'énergie de façon significative", insiste Jean-Louis Plazy, directeur de l'Efficacité énergétique à l'Ademe.

L'étude qui a porté sur 260 logements répartis sur sept sites en banlieue parisienne et en province souligne l'importance des comportements individuels : 30 % des habitants déclarent avoir modifié leurs habitudes depuis que les frais de chauffage sont individualisés. La France est particulièrement à la traîne, par rapport au nord de l'Europe : seulement 10 % du parc de logements concernés est équipé de répartiteurs contre 95 % en Allemagne, 80 % en Autriche ou au Danemark et 70 % au Benelux.

Selon l'étude, les syndics d'immeubles sont réticents, jugeant que l'individualisation des frais de chauffage - qui suppose un relevé et un facture ajustée à chaque logement - constitue une charge de travail supplémentaire pour eux. Pourtant, depuis 1974 et à la suite du premier choc pétrolier, une loi impose le comptage individuel du chauffage en France, mais elle n'est assortie d'aucune sanction ou incitation. Et le diagnostic de performance énergétique des logements, qui fait déjà partie des informations obligatoires à fournir lors de la vente d'un logement, le sera également pour les bailleurs à partir du 1er juillet rappelle l'Ademe.

Afin de protéger le climat du réchauffement déjà en marche, la France s'est engagée à diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2050. Sur 140 millions de tonnes par an, les émissions du secteur résidentiel/tertiaire représentaient en 2004 19 % du total, en augmentation de 22 % par rapport à 1990, tandis que celles de l'industrie (20 %) avaient baissé de 22 % pendant la même période.

Ademe

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