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La France en pointe dans le traitement chirurgical du cancer du rein
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Les équipes du CHU d’Angers ont réalisé la 1ère néphrectomie (ablation) partielle du rein avec occlusion hypersélective des vaisseaux irriguant la tumeur par voie endovasculaire.
L’intervention d’une durée d’environ une heure et demie au lieu des trois à quatre heures nécessaires habituellement, s’est déroulée dans la nouvelle salle hybride de l’établissement. Le patient qui a bénéficié de cette technique novatrice a pu sortir 2 jours après l’intervention sans aucune complication hémorragique et sa santé est tout à fait satisfaisante.
Cette technique a permis de réduire les pertes sanguines, les douleurs post-opératoires et la durée d’hospitalisation. Réalisée sous cœlioscopie, l’intervention consiste à introduire des « pinces » à travers de petites incisions cutanées, sans ouvrir la paroi abdominale afin de prélever une partie du rein (néphrectomie partielle). Pour limiter l’afflux de sang pendant cette incision, le chirurgien clampe l’artère reliée au rein en pinçant le principal vaisseau sanguin qui alimente l’organe.
Cette interruption momentanée peut faire souffrir le rein ; prolongée, elle peut provoquer des anomalies parfois définitives de la fonction rénale. Une fois la tumeur retirée, le chirurgien suture les petits vaisseaux qui irriguaient jusqu’alors les tissus. Cette étape complexe nécessite fréquemment de faire basculer la coelioscopie vers une chirurgie à ciel ouvert, avec une incision dans l’abdomen.
Pour contourner cet obstacle, les Docteur Pierre Bigot, de l’équipe du Professeur Abdel-Rahmene Azzouzi (chirurgie urologique) et Docteur Antoine Bouvier de l’équipe du Professeur Christophe Aubé (radiologie interventionnelle) du CHU d’Angers ont combiné leurs compétences et imaginé une solution thérapeutique inédite à l’échelle mondiale.
Cette technique s’effectue en deux temps au cours d’une seule et même intervention de néphrectomie rénale. Juste avant l’ablation de la tumeur, le radiologue interventionnel cathétérise l’artère rénale puis embolise, de l’intérieur, les vaisseaux sanguins alimentant la tumeur, tout en respectant les autres vaisseaux. Ainsi, seule la partie du rein à extraire sera dévascularisée. Le chirurgien ne touche pas à l’artère rénale. Le reste du rein continue d’être vascularisé, l’organe est préservé de façon optimale et le risque hémorragique est maîtrisé.
Cette technique a été rendue possible grâce à la salle hybride du CHU d’Angers et à sa très haute qualité d’imagerie. Pour ces gestes, un travail de fusion des images scanner est réalisé en amont, afin de repérer les vaisseaux à emprunter. Des images radiologiques 3D permettent au radiologue interventionnel d’effectuer une cartographie artérielle du rein et un repérage optimal de la tumeur.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Médecine
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