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Fin de l'expérience scientifique d'alitement pour 12 femmes

Après celle réalisée au printemps dernier, la seconde campagne d'alitement pendant 60 jours de 12 Européennes pour simuler la micropesanteur lors de voyages spatiaux est arrivée à son terme. Les 12 femmes, âgées de 25 à 40 ans et sélectionnées parmi 400 candidatures, sont restées alitées 60 jours à l'hôpital de Rangueil à Toulouse, dans des lits inclinés à 6 degrés, la tête plus bas que les pieds. Elles ont subi plus de 180 tests différents. Ces douze femmes étaient divisées en trois groupes, dont un dit de "contrôle", un autre soumis à des exercices physiques et un troisième qui bénéficiait d'un régime renforcé en protéines.

Toutes ont insisté sur leur "fierté" d'avoir participé à une expérience dont les retombées sont également attendues dans le traitement de maladies osseuses ou cardiovasculaires. A l'issue de cette expérience, les scientifiques ont mis l'accent sur l'intérêt de l'expérience en prévision de vols très longue durée (six mois à un an), notamment vers Mars. L'étude WISE (Women International Space Simulation for Exploration) a été menée conjointement par les agences spatiales européenne (ESA), française (CNES), américaine (NASA) et canadienne (ASC).

Elle visait à "mettre en situation de vie sur Mars des femmes afin de collecter une multitude d'informations tels les effets de l'impesanteur sur l'organisme des astronautes féminines, comme la perte de muscles, de masse osseuse ou de fluides, et de les analyser", a expliqué Didier Schmitt, responsable de l'unité sciences de la vie à l'ESA.

"Car notre objectif est de pouvoir aller sur Mars d'ici à 2015 ou 2016, d'y rester une quarantaine de jours et de revenir sur Terre avec des échantillons collectés sur place", a-t-il ajouté. "Les scientifiques ont maintenant à dépouiller des millions d'informations dont les résultats ne devraient pas être connus avant trois ans", a-t-il indiqué.

Les trois Finlandaises, la Suisse, l'Ecossaise et les sept Françaises volontaires pour cette étude ont été soumises à des conditions de vie "compliquées", selon l'expression du Dr Arnaud Beck, coordinateur de l'étude scientifique.

Ainsi elles sont restées couchées pendant 60 jours à la clinique spatiale de l'Institut de médecine et de physiologie spatiales (MEDES) de Toulouse, inclinées à -6 degrés car "cette position inhabituelle entraîne des changements physiologiques comparables à ceux dont les astronautes font l'expérience dans des conditions d'impesanteur", selon le Dr Beck. Les 12 volontaires ont enfin pu se lever le 30 novembre dernier "avec l'impression d'être ivres", a témoigné Stéphanie Gachet, l'une des participantes. Elles doivent encore subir des tests médicaux ainsi qu'une réadaptation fonctionnelle jusqu'au 20 décembre et seront également suivies pendant un an après la fin de cette expérience.

AP

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