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Faut-il masquer les limites écologiques de la voiture électrique ?

Le 12 avril 2010 marque l'entrée de l'Europe dans la nouvelle ère écologiste au travers du lancement de la voiture électrique nouvelle génération. A cette date, Renault-Nissan signe un accord en Irlande avec le gouvernement et l'opérateur énergétique ESB pour la fourniture de 2000 véhicules, d'ici fin 2011. Bien d'autres devraient suivre si l'on se réfère à l'annonce du Ministre de l'écologie irlandais, Eamon Ryan, qui déclare un objectif de remplacement de 10 % du parc automobile par des voitures électriques.

Cet accord a suscité un fort enthousiasme de la part des différents protagonistes. Tous s'accordent sur le fait que la voiture électrique constitue une avancée majeure pour la question environnementale et n'hésitent pas à répéter qu'elles sont à zéro émission de CO 2.

Les centrales électriques produisent l'électricité à partir de multiples sources énergétiques. Pour faire simple, elle est issue minoritairement d'énergies renouvelables, d'énergie nucléaire et majoritairement d'énergies fossiles telles que le charbon, le pétrole, le gaz ou encore la tourbe.

La production d'électricité à partir d'énergies renouvelables et d'énergie nucléaire ne génèrent pas d'émission de CO2, en revanche la production à partir d'énergies fossiles en produit en grandes quantités, allant de 404g CO2/kWh pour le gaz à 915 g CO 2/kWh pour le charbon.

Donc, en fonction de la structure du parc énergétique d'un pays, la production d' 1kWh d'électricité peut générer plus ou moins de CO2. Dans le cas de l'Irlande, 89 % de l'électricité produite est issue d'énergies fossiles, les 11 % restants provenant d'énergies renouvelables. Selon leur composition énergétique, la production d'1kWh d'électricité génère près de 593g de CO2.

Mais alors, quid du « zéro émission » ? La manipulation sémantique opérée par les différents promoteurs de la voiture électrique est intéressante. Il est exact de dire que lorsque la Voiture Electrique est en utilisation, elle n'émet aucune émission. Ils oublient de préciser que la production de l'électricité nécessaire à la faire rouler est potentiellement très polluante. Ou comment mentir par omission. D'autant qu'en taisant les informations quant au taux de consommation électrique desdites voitures, le constructeur automobile ne permet pas de mesurer avec précision son impact environnemental.

Pourtant voit-on fleurir de nombreux plans d'action gouvernementaux, partout en Europe, visant à promouvoir la voiture électrique, allant jusqu'à offrir des primes d'achat jusqu'à 5000? dans le cas de la France et de l'Irlande. Est-ce que la réalité de l'impact environnemental de la voiture électrique échappe aux pouvoirs publics ? Il n'en est rien. Il suffit pour s'en convaincre de consulter un rapport de Agence de l'environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME), réalisé en 2009 et destiné aux décideurs du monde de l'environnement et de l'énergie : « Dès lors que la recharge des véhicules est réalisée à partir d'un mix électrique moyennement émetteur de CO 2,..., le bilan du véhicule en émissions de CO 2/km est proche des voitures de classe B. »

Autrement dit, dans la structure actuelle du parc énergétique français et c'est encore plus marquant en Irlande qui ne possède pas de parc nucléaire, la voiture électrique fera au mieux aussi bien qu'une voiture diesel, la performance et l'autonomie en moins (150km en moyenne pour une voiture électrique).

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