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La faillite d'ITV Digital noircit l'avenir du numérique terrestre

"Si ITV Digital disparaît, il y aura des perdants, mais la Grande-Bretagne peut très bien vivre sans" : au lendemain de l'annonce du dépôt de bilan d'ITV Digital, le bouquet de télévision numérique hertzienne, ce jugement du Financial Times est dur, mais justifié. En l'absence d'un accord de dernière minute avec la Football League anglaise sur la renégociation à la baisse des droits sportifs (Le Monde du 26 mars), ses deux actionnaires, les groupes Granada et Carlton, ont mis sous administration judiciaire, mercredi 27 mars, le bouquet de télévision payante lancé à la fin de 1998. La hausse des cours des actions Granada et Carlton et la réaction positive des analystes soulignent combien cette décision avait la faveur de la City. Les marchés s'inquiétaient des conséquences de l'hémorragie financière - 800 millions de livres englouties à ce jour - par les deux actionnaires. Des "parrains" déjà mal en point sur le plan financier qui auraient dû injecter 200 millions de livres supplémentaires pour que le résultat d'exploitation sorte du rouge... en 2006. De l'argent perdu, à leurs yeux, à la lumière des résultats décevants du Petit Poucet du numérique britannique. Cette débâcle n'a pas seulement été ressentie comme le plus important échec de l'histoire de la télévision britannique, c'est aussi une défaite cinglante pour le gouvernement Blair. Pour l'hôte de Downing Street, l'enjeu est de taille. Les déboires du numérique hertzien ne peuvent qu'accentuer l'emprise de Sky Digital, le bouquet numérique du groupe BSkyB contrôlé par le magnat Rupert Murdoch, sur le paysage audiovisuel numérique national. Le papivore, qui contrôle déjà 40 % du tirage de la presse britannique, "tient" désormais la télé payante. La marge de manoeuvre des rivaux du câble, Telewest et NTL, lourdement endettés, est fortement réduite. De plus, le gouvernement travailliste s'est engagé à fermer la télévision analogique entre 2006 et 2010, afin de mettre aux enchères les licences ainsi libérées au profit du Trésor. Or, cette déconfiture risque de renforcer la méfiance du public envers le numérique.

Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3236--268639-,00.html

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