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Un double anticorps pour combattre le Covid et ses variants

L'Institut de recherche en biomédecine (IRB) de Bellinzone a développé un double anticorps de nouvelle génération, capable de protéger non seulement contre le Covid-19, mais aussi contre ses variants, et d'empêcher la mutation du virus. La découverte a achevé sa phase pré-clinique.

Dans l'arsenal clinique de lutte contre le SARS-Cov-2, les vaccins occupent une place dominante. Mais de nouvelles perspectives thérapeutiques s'ouvrent aussi, comme les traitements à base d'anticorps monoclonaux, issus de la biotechnologie.

Deux fabricants américains proposent actuellement ces anticorps comme traitement curatif : Regeneron et son cocktail d'anticorps casirivimab et imbdevimab - un traitement rendu célèbre après avoir été administré à Donald Trump - ; et la firme Eli Lilly avec son bamlanivimab.

Dans un laboratoire tessinois, on a peut-être trouvé une arme plus redoutable encore : une molécule à base d'anticorps baptisée Cov-X2. « On a testé le virus de la variante anglaise et l'anticorps fonctionne sans aucun problème, comme pour le virus standard. Les tests en laboratoire démontrent qu'il fonctionne également contre les variantes sud-africaine et brésilienne », assure le directeur du laboratoire de l'IRB à Bellinzone, Luca Varani.

Les résultats des tests précliniques menés sur des souris donnent de grands espoirs. D'après Nicolas Winssinger, professeur au Département chimie organique de l'Université de Genève, il s'agirait d'une véritable avancée : « Etant donné qu'il s'accroche au virus avec deux bras et tient la protéine du virus plus fortement, une mutation dans le virus aura un impact moindre que si l'anticorps n'avait travaillé qu'avec un bras », illustre l'expert. Autrement dit, la probabilité que l'efficacité de cet anticorps s'érode avec des mutations est moindre.

Le produit de Regeneron combine lui aussi deux anticorps monoclonaux, donc deux "bras", mais avec deux anticorps, tandis que la molécule développée par le laboratoire tessinois est concentrée dans une seule molécule. « Le bénéfice, lorsque les deux bras sont à proximité, c'est qu'ils coopèrent », précise Nicolas Winssinger.

Les anticorps monoclonaux offrent non seulement un espoir de traitement efficace, mais ils sont aussi un moyen de se protéger du virus. Leur coût très élevé en comparaison au vaccin ne permettrait toutefois pas d'en constituer une alternative. Pour Luca Varani, les deux produits doivent être complémentaires : « Il y aura toujours des personnes qui ne répondent pas bien à un vaccin, comme par exemple les patients cancéreux subissant une immunothérapie. Un anticorps les protégerait du virus ».

Le directeur du laboratoire de l'IRB note aussi un deuxième atout de l'anticorps, il protège immédiatement, contrairement au vaccin, qui ne protège qu'après quelques semaines et une deuxième injection. « En cas d'infection virale dans une maison de retraite ou dans un hôpital, il n'est pas possible d'attendre plusieurs semaines pour qu'un vaccin fasse effet. L'administration d'anticorps aux individus non infectés, au contraire, les protégerait immédiatement ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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