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Dijon lance son chantier de production d'hydrogène vert

Le premier coup de pioche de la première des deux futures stations de production d'hydrogène vert de Dijon (Côte-d'Or) a été donné le 19 mai. La métropole bourguignonne, qui vient de lancer un premier appel d'offres groupé avec Angers et Le Mans pour l'achat de bus et de camions-bennes, concrétise ainsi un projet de 100 millions d'euros afin de convertir l'intégralité de son parc de véhicules lourds à horizon 2030. Soit 44 bennes à ordures et 180 bus alimentés par un hydrogène vert produit localement, à partir du recyclage des déchets issus de la collecte des ordures ménagères de la métropole.

Son four d'incinération alimente déjà un réseau de chaleur, mais également une turbine qui permettait jusque-là de vendre de l'électricité à EDF. Le contrat arrivant à échéance, le choix a été fait de l'utiliser afin de fabriquer de l'hydrogène par électrolyse de l'eau. « Nous inventons à Dijon un système énergétique territorial au service de la croissance verte inédit en France », se félicite le président PS de Dijon Métropole, François Rebsamen.

Dès février 2022, 8 camions-bennes et 25 bus seront alimentés par cette station nord. Une autre, au sud de Dijon, à proximité d'une ferme photovoltaïque de 12 hectares et de la future unité de méthanisation des boues d'épuration de la métropole, sera lancée en 2023 pour accompagner la montée en puissance et le remplacement progressif du matériel.

« Dès la fin 2022, on pourra ainsi faire rouler à l'hydrogène 8 de nos camions bennes qui ramassent les ordures ménagères » s'enthousiasme François Rebsamen, maire de Dijon et président de la métropole. « En 2023, on convertira 23 bus de l'agglo, et en 2030 on passera au tout hydrogène pour 44 camions-bennes et 180 bus. On va rouler sans rejeter de CO2 ».

En 2026, plus de 4.200 tonnes de CO2 pourraient ainsi être évitées, soit environ 58 millions de kilomètres en voiture. La capacité de production des deux stations (880 kg d'hydrogène chacune par jour, à terme) devrait permettre de proposer cet hydrogène vert aux entreprises et aux collectivités locales qui voudront convertir leur propre parc.

« C'est un projet d'écosystème vraiment très ambitieux », estime Christophe Rougeot, dirigeant de Rougeot Energie, qui s'est associée à Dijon Métropole dans une SAS baptisée Dijon Métropole Smart EnergHy, à laquelle vient de prendre part Storengy, filiale d'Engie. Sur un budget de 100 millions d'euros, les partenaires ont bénéficié de 19,5 millions d'aides de l'Ademe, de la Région Bourgogne-Franche-Comté et de l'Europe, permettant d'amortir les surcoûts de 40 % des véhicules à hydrogène.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Les Echos

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