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COVID-19 : Données rassurantes sur le variant Delta

L’étude SEROCoV-HUS (Institut Pasteur et Hôpitaux Universitaires de Strasbourg), menée chez 1.309 personnels hospitaliers, dont 393 ayant eu une forme légère du COVID-19, suivis pendant un an, révèle de premiers résultats rassurants. Chez les personnes positives au SARS-CoV-2, les anticorps dirigés contre la protéine S du virus persistent jusqu’à 13 mois après l’infection.

Après une seule dose de vaccin, le taux d’anticorps augmente fortement, quel que soient le taux prévaccinal et le vaccin. L’incidence de réinfection a été réduite de 96,7 % chez les patients COVID-19 convalescents (une seule réinfection, asymptomatique, versus 69 infections chez les autres). La protection induite par l’infection ou les vaccins vaut pour le virus « sauvage » comme pour les variants britanniques et sud-africains.

Cependant, l’inquiétude se porte à présent sur le variant Delta (indien) (B.1.617). Il a d’abord été rendu responsable en partie de la flambée épidémique dans le sous-continent éponyme, où il est largement majoritaire, mais il est avéré aujourd’hui que celle-ci est due avant tout aux gigantesques rassemblements politiques et religieux autorisés en début d’année.

Ce variant comporte en fait trois lignées, notées B.1.617.1, B.1.617.2 et B.1.617.3. Les trois portent une mutation, L452R, au niveau de la protéine Spike, qui serait associée à un risque d’augmentation de la transmissibilité du virus. Contrairement aux deux autres, la  seconde lignée, B.1.617.2, ne comporte pas la mutation E484Q favorisant un échappement immunitaire partiel post-infectieux et post-vaccinal. Cependant, elle a une mutation T478K qui augmenterait sa transmissibilité.

Actuellement, cette lignée est celle des trois qui est le plus souvent détectée en Europe et en France. Elle semble en passe de devenir majoritaire en Grande-Bretagne, devant le variant dit britannique. Elle y circule davantage chez les plus jeunes, qui sont aussi les moins vaccinés, et essentiellement dans la communauté indienne, importante au Royaume-Uni.

Cependant, sa propagation semble relever d’une plus grande transmissibilité par rapport au variant britannique (environ 50 % supérieure), et non d’une couverture vaccinale insuffisante ou de différences de comportement des populations affectées. En revanche, aucun élément n’est en faveur d’une plus grande sévérité clinique, mais ce point reste à confirmer.

Le 18 mai 2021, 37 cas ou clusters, représentant 77 cas confirmés de variant indien, avaient été identifiés en France. Parmi eux, 35 avaient un lien direct (voyage en Inde) ou indirect avec l’Inde (par exemple, contact avec un cas contact). Le Conseil scientifique rapporte que l’efficacité vaccinale contre le variant B.1.617.2 semble conservée contre l’ensemble des formes cliniques du COVID-19 après deux doses du vaccin AstraZeneca (60 %) et de Pfizer (88 %), mais pas après une seule dose (33 % pour les deux vaccins).

Une étude récente de l’Institut Pasteur va dans ce sens. Elle montre que chez des patients ayant été infectés par le SARS-CoV-2 dans les 12 mois précédents, des concentrations trois à six fois supérieures d’anticorps sont nécessaires pour neutraliser ce variant indien par rapport au variant britannique. En revanche, le sérum des personnes vaccinées avec une dose du vaccin Astrazeneca est très peu actif contre ce variant (ainsi que contre le variant sud-africain).

En conclusion, même si dans les études in vitro, l’efficacité vaccinale contre les variants indiens est diminuée, elle semble préservée, y compris pour le vaccin AstraZeneca, mais avec deux doses.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

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