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Comment Cybe veut « réapprendre à construire » avec l'impression 3D du béton

la société Cybe a réalisé une première mondiale en faisant  la démonstration, lors du salon Viva Technology, de sa capacité à imprimer des formes complexes en béton. La start-up hollandaise, créée il y a quatre ans, a imprimé son premier bâtiment d’envergure - 168 m2 - à Dubaï il y a un mois.

Particularité de ce bâtiment dédié aux drones - le R&Drone Laboratory - : ses formes complexes. « L’impression de béton a débuté il y a déjà un peu moins d’une dizaine d’années » rappelle Bart Vaessen, responsable du développement économique de Cybe, « mais il s’agit du premier bâtiment imprimé directement sur place, et non pas par morceaux dans une usine ».

Les avantages par rapport aux méthodes de construction classiques : imprimer pour pas cher, rapidement, des formes impossibles à réaliser avec du béton et les méthodes classiques, pour un béton que Bart Vaessen affirme « plus fort et plus dur que le béton normal. »

Côté matériaux, Cybe a dû travailler sur les additifs chimiques qui entrent dans la composition du béton pour maîtriser la rhéologie du matériau, son temps de prise, et sa viscosité. La rhéologie est la tenue du béton sous l’effet des contraintes. Une première couche, notamment, doit pouvoir supporter une seconde couche.

Le temps de prise du béton doit également être extrêmement rapide, de l’ordre de la minute. Ce qui n’est pas sans poser problème quant à la gestion de la fabrication du béton au pied du robot, mais permet de diminuer drastiquement le temps de séchage ! Enfin, la viscosité du béton doit être telle qu’il puisse être pompé par le robot et "imprimé" sans être ni trop solide, ni trop liquide !

Côté hardware, Cybe s’est servi parmi les robots industriels existants sur le marché (ici ABB) mais a conçu une tête d’impression sur mesure pour ces applications. Par ailleurs, le robot peut ensuite s’intégrer sur différents supports, comme des chenilles, pour se déplacer sur tous types de terrains.

Côté logiciel, enfin, l’impression 3D de béton se déroule comme les autres procédés d’impression 3D, basés sur le même format de fichiers. « On part du BIM pour faire une maquette 3D, à partir de laquelle il est simple de faire une petite maquette à présenter au client, puis d’imprimer le bâtiment lui-même, » explique Bart Vaessen.

S’il considère que sa technologie d’impression de béton est l’une des meilleures sur le marché, en particulier quant à la tenue du matériau, Bart Vaessen explique que la société, composée aujourd’hui de dix personnes, voit plus loin. "Nous voulons réapprendre à construire", explique Bart Vaessen. "Grâce à cette technique, les différents pans de la construction, de la conception jusqu’à la finalisation, sont bien plus intégrés, et doivent l’être pour que cela fonctionne. Tout le monde travaille ensemble".

"Ce qui nous intéresse dans cette technique, c’est la souplesse", explique Roland Le Roux. "Souplesse sur la forme mais aussi sur les coûts et la rapidité. Nous n’aurions pu construire le bâtiment à Dubaï avec des matériaux classiques. On aurait dû faire faire des moules par des sous-traitants, ce qui aurait pu prendre un mois, puis une fois le béton coulé, il aurait fallu attendre trois semaines pour que cela sèche !"

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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