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Climat : l'Amérique enfin de retour

L'envoyé spécial de l'administration Obama, Todd Stern, a rappelé à Bonn, où s'ouvrait la première session de négociations sous l'égide de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (CNUCC), que sans la Chine notamment le résultat ne serait pas à la hauteur des alertes scientifiques sur la gravité du réchauffement. "Nous sommes engagés de toutes nos forces et avec ferveur dans le processus de négociation" du nouvel accord, a assuré M. Stern, remarquant qu'entre sa délégation et celle "d'avant", il s'agissait d'un "changement complet".

"Nous ne doutons pas du changement climatique, nous ne doutons pas de l'urgence, nous ne doutons pas du défi qui nous attend", a-t-il déclaré devant la presse avant de s'adresser aux délégués de 175 pays réunis jusqu'au 8 avril. "Nous revenons à la table (de négociation) avec énergie et engagement (...) mais nous ne ferons pas tout tous seuls", a cependant annoncé Todd Stern, qui conduisait déjà la délégation américaine sous Bill Clinton, lors de la conclusion du protocole de Kyoto en 1997. "Nous ne pouvons pas chevaucher seuls le cheval blanc et tout régler", a-t-il ajouté, conscient des énormes attentes que son arrivée suscite.

La première phase d'engagement de Kyoto expire en 2012 et l'accord de Copenhague dont les négociations se dérouleront en décembre doit assurer la relève. Pour M. Stern, "l'enjeu fondamental sera de réfléchir aux actions que pourront conduire la Chine et les pays en développement" dans ce futur régime. Jusqu'à présent, seuls les pays développés sont soumis aux contraintes de réduction du Protocole de Kyoto (sauf les Etats-Unis qui ne l'ont jamais ratifié). Mais cette fois les grandes économies émergentes sont appelées à s'engager sur des politiques qui ralentiraient l'envolée de leurs émissions.

L'UE vise une baisse de -30 % en 2020, comparé à 1990, dans le cadre d'un accord ambitieux. Obama a annoncé qu'il entendait ramener en 2020 les émissions américaines à leur niveau de 1990, soit une baisse autour de 15 % comparé à aujourd'hui. En dépit de l'enthousiasme soulevé par la nouvelle administration américaine, ce chiffre est jugé trop timoré, notamment par les Européens.

"Si vous considérez notre objectif, comparé au scénario « business as usual » (ndlr: si on ne fait rien), on n'est pas loin des 30 %, et le coût pour les Etats-Unis n'est pas loin de ce que son objectif coûtera à l'UE", s'est défendu Todd Stern. Le plus haut responsable du climat à l'ONU, Yvo de Boer, a toutefois espéré des "clarifications, y compris de la part des Etats-Unis". Par ailleurs, l'ONU s'est félicitée de l'idée du "forum sur le climat et l'énergie", annoncée par M. Obama et qui réunira dès fin avril les principales économies de la planète.

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