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La Chine s'initie aux réacteurs nucléaires à haute température

Le premier réacteur à haute température (High Temperature Reactor, HTR) de Chine, situé dans la province de Shandong, comptera parmi les centrales nucléaires les plus modernes au monde.

Ce réacteur haute température à lit de galets (HTR-PM) est considéré comme l'un des réacteurs les plus prometteurs de la prochaine génération en raison de ses caractéristiques intrinsèques de sécurité. Une centrale témoin est d'ailleurs actuellement en construction à Shidaowan, dans la province chinoise du Shandong.

La société allemande SCHOTT vient d'être sélectionnée pour équiper le réacteur avec sa technologie exclusive de bornes de traversées d'enceinte réacteur à scellement par compression verre-métal (Electrical Penetration Assemblies, EPA). La première EPA a été livrée à l'Institute of Nuclear and New Energy Technology (INET) à l'université de Tsinghua, pour une phase de test et de formation.

D'après SCHOTT, sa technologie de scellement par compression verre – métal résiste aisément à des températures extrêmes, de -200°C à +240°C. Et ce sont ces performances qui ont convaincu Xu Yuanhui, Directeur Général Adjoint de Chinergy, le maître d'œuvre responsable de la construction de l'HTR : "En se basant sur nos recherches et les comparaisons effectuées, les EPA de SCHOTT peuvent répondre aux exigences élevées en termes de précision et de qualité des réacteurs à haute température. C'est pourquoi nous les avons choisies face à d'autres fournisseurs pour le réacteur témoin. L'achèvement réussi de la centrale témoin HTR ouvrirait la voie à de futurs modules de réacteur nucléaire."

« Les conditions dans le réacteur HTR sont très exigeantes. La pression y est d'environ 80 bars et la température du liquide de refroidissement peut atteindre 1000°C. La température ambiante elle-même est déjà proche de 150°C, même le long de la paroi intérieure de la cuve du réacteur », a expliqué le Professeur Zhou Huizhong, de l’Institute of Nuclear and New Energy Technology (INET) de l’université de Tsinghua.

« Nos dispositifs d’étanchéité hermétique par compression verre-métal peuvent être aisément exposés à des températures extrêmes, entre -200° et +240°C. Des combinaisons de matériaux spéciaux peuvent même tolérer des pics d’exposition à des températures de 1 000 °C » a expliqué le Professeur Oliver Fritz, Directeur de la technologie et de la sûreté nucléaire de SCHOTT. « Comme les derniers essais l'indiquent, nos bornes de traversées d'enceinte réacteur (EPA) restent totalement hermétiques, même à des pointes de pression supérieures à 100 bars - c'est la technologie d'étanchéité la plus sûre et la plus fiable pour les EPAs disponibles aujourd'hui ».

En comparaison, au Japon, les analystes de TEPCO ont démontré que lors de l'accident de Fukushima, la température à l'intérieur de la structure de confinement est passée à plus de 250°C, la température de fonctionnement normal étant de 60°C. Les températures et niveaux de pressions extrêmes semblent avoir mis à mal les joint d'étanchéité en époxy, ce qui est considéré comme ayant causé la fuite explosive d’hydrogène.

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