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Certaines activités humaines pourraient augmenter les risques de séisme

Le 11 mai 2001, un  séisme particulièrement violent et très destructeur frappait la cité historique de Lorca, située entre Almeria et Murcia, dans le sud de l'Espagne.

Ce tremblement de terre avait atteint une magnitude de 5,1 et, fait inhabituel, son épicentre avait été enregistré très près de la surface, à moins de 3 km de profondeur. Outre les victimes : neuf morts et 130 blessés à Lorca, ce séisme avait fait 15 000 sans-abri et des dégâts considérables sur le riche patrimoine de cette ville ancienne.

Pour essayer de comprendre les causes de ce séisme, des chercheurs du département des sciences de la Terre de l'université d'Ontario occidental (Canada) ont analysé, à l'aide d'un radar haute fréquence, les déformations du sol provoquées par les deux secousses de ce tremblement de terre. Ils ont découvert que ce séisme s'inscrivait dans le cadre de l'ensemble de failles d'Alhama de Murcia et que la quasi-totalité de la puissance libérée provenait d'un glissement de seulement 20 cm d'une faille de 2 km.

Les chercheurs ont également découvert que le niveau de la nappe phréatique du bassin de l'Alto Guadalentin, une rivière proche de Lorca, avait baissé de plus de 250 mètres depuis 40 ans, en raison d'une intense exploitation par l'homme.

Grâce à une modélisation informatique, les chercheurs ont pu montrer que cette baisse très importante du niveau de la nappe phréatique avait sans doute provoqué la rupture d'une portion de la croûte terrestre à proximité du système de failles d'Alhama de Murcia. Cette rupture a elle-même entraîné une "réaction élastique" de la croûte qui a augmenté la pression sur la faille, jusqu'à son point de rupture. Comme le souligne Pablo Gonzales qui a dirigé cette étude, "Nos travaux montrent que les activités humaines peuvent avoir un impact significatif sur le déclenchement et la puissance de certains séismes."

Le géologue Jean-Philippe Avouac, de l'institut de technologie de Californie (Caltech), considère, pour sa part, que l'exploitation intensive de cette nappe d'eau "a très probablement accéléré un processus naturel mais n'a pas suffi à elle seule à déclencher la secousse". Ce géologue adresse cependant un avertissement aux pouvoirs publics et préconise de limiter les perturbations dans le sous-sol, en particulier par des projets de stockage de CO2 souterrain qui risquent de modifier des volumes considérables de croûte terrestre.

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

New Scientist

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