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Cellules souches : des souris vivent trois fois plus longtemps !

Des souris atteintes de progéria, une maladie qui accélère le vieillissement, ont vu leur espérance de vie multipliée par trois grâce à l’injection de cellules souches jeunes.

Le vieillissement est un processus universel. Il s’accompagne d’un renouvellement tissulaire moins rapide et moins efficace. En cause : les cellules souches chargées de se multiplier. Les années passant, elles assurent moins bien leur fonction. On ne sait d’ailleurs pas bien s'il s'agit de la cause du vieillissement ou, à l'inverse, de sa conséquence.

Depuis des années maintenant, les scientifiques cherchent à ralentir voire à stopper le processus. Personne n’y est encore parvenu, mais des étapes sont régulièrement franchies. La dernière en date a été révélée par Nature Communications dans son édition du 3 janvier, publiant les travaux de chercheurs de l’université de Pittsburgh (États-Unis).

En étudiant les cellules souches de souris atteintes de progéria, une maladie génétique qui se caractérise par un vieillissement accéléré, ils ont remarqué les mêmes caractéristiques que chez une souris sauvage très âgée : des cellules moins nombreuses, présentant une faible réplication et une différenciation peu importante.

  • Des cellules souches contre la progéria

Ils ont injecté dans l’abdomen de rongeurs de 17 jours atteints de progéria des cellules souches provenant de jeunes individus non atteints de la pathologie. En moyenne, les souris malades vivent 21 jours, et les plus âgées ne dépassent pas les 28 jours, contre 800 en moyenne pour un individu sain.

Résultat : les souris traitées ont survécu jusqu’à l’âge de 66 jours, soit trois fois plus longtemps que leurs congénères n’ayant pas subi l’injection. De plus, ces rongeurs étaient globalement en meilleure santé. Leur croissance était normale et des examens ont montré l’émergence de nouveaux vaisseaux sanguins dans le cerveau et les muscles, alors que les cellules souches injectées n’étaient pas détectées dans ces tissus.

« Ceci nous amène à penser que les cellules saines sécrètent des substances qui corrigent les dysfonctionnements constatés dans les populations cellulaires originelles » résume Laura Niedernhofer, l’une des auteurs de l’étude. « Dans une expérience in vitro, nous avons placé des cellules souches jeunes à côté de cellules de progéria, mais sans qu'elles n'entrent en contact. Nous avons observé que les cellules malades ont récupéré leur fonctionnalité. »

Ces découvertes ne semblent cependant pas applicables à l’Homme dans l’immédiat. Des chercheurs, dont Amy Wagers, spécialiste des cellules souches à l’université d’Harvard, rappellent que les modèles de progéria sont malgré tout très différents physiologiquement de ce que l’on observe dans le vieillissement naturel.

Si effectivement l’espérance de vie de ces souris a été multipliée par trois, leurs deux mois d’existence restent très faibles comparés aux deux années que peuvent atteindre les rongeurs sains. Le traitement n’a pas soigné la maladie mais a simplement ralenti sa progression, ce qui en soi est un premier pas intéressant. Les auteurs de l’étude sont bien conscients qu’ils n’ont pas trouvé la source de la fontaine de jouvence, mais ce travail pourrait entrouvrir de nouvelles pistes de recherche.

Futura Sciences

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